Сочинения в двенадцати томах. Том 2
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Nous avons exprim'e librement notre voeu, nous laissons avec confiance `a votre g'enie de raison et de l’equit'e le soin spontan'e de l’acueillir ou d’en motiver le danger, et comme vos loix sont pour nous les oracles de la sagesse m^eme, ou vous accepterez notre dol'eance comme un principe d’utilit'e, cher `a l’int'er^et public, ou nous serons convaincus que si c’est une erreur le patriotisme — seul nous l’aura fait commetre de bonne foi, et quand vos lumi`eres et votre justice nous l’auront indiqu'ee, d'esabus'es par vous, notre retour `a la v'erit'e vous donnera, augustes fr`eres! de nouveaux droits `a notre vive et affectueuse reconnaissance.
Sign'e.
(26 подписей).
Ses signatures aprouv'e par tous les ouvriers du fb. St. Antoine.
XII
Нац. арх.
D. IV. 51, pi`ece № 20.
№ 1488. Vingt et D-re. Fol. 18. Paris, № 11.
Dupont de Nemours a l’honneur d’envoyer ce m'emoire `a Messieurs du Comit'e de Constitution. Il croit la p'etition tr`es bien fond'ee. Il a plusieurs fois 'et'e t'emoin en province de sc`enes violentes entre les compagnons menuisiers du devoir et ceux d’une autre corporation dont il a oubli'e le nom. 31 mars 1790.
Monsieur,
Les compagnons de toutes les professions, arts et m'etiers, tant pour eux que leurs camarades des Provinces, ont l’honneur de vous exposer, que depuis tr`es longtemps un certain nombre d’entr’eux, et cependant la grande minorit'e, imagin`erent de former une esp`ece de corporation `a laquelle ils donn`erent le nom du devoir; des signaux des mots qui ne sont connus que de ceux qui y sont initi'es, des noms suppos'es sont les indices auxquels ils se reconnaissent dans tous les temps et dans toutes les villes du Royaume;: es compagnons du devoir se sont acharn'es a pers'ecuter ceux des autres compagnons qui refusent de faire corps avec eux, ils poussent m^eme leurs vexations dans certaines villes jusqu’au point de forcer ceux ci `a consigner une certaine somme d’argent avec promesse d’entrer dans leur soci'et'e, sans quoi ils les empechent de travailler. Cette violence a occasionn'e `a diff'erentes 'epoques les scennes (sic) les plus sanglantes. Les routes m^eme ne sont pas respect'ees par ces perturbateurs du repos public, et souvent, il arrive que les compagnons qui ne sont pas du devoir, voiageant d’une ville `a ’autre, sont arr^et'es par ces derniers, qui ont soin d’aller `a leur rencontre; 4 s’ils ne r'epondent pas aux signaux qui leurs sont faits ils sont conduits chez la mere de ceux du devoir. L`a ils sont fouill'es et d'epouill'es de leur argent et des effets. qu’ils ont dans leur sac et renvoi'es, la moindre r'esistance suffit pour ^etre assomm'e de coups.
Les exposans victimes de ce brigandage auquel il leur est impossible de se soustraire, parce que le plus souvent ils sont sans d'efiance et que leurs enemis au contraire sont toujours attroup'es, se sont pourvus `a diff'erentes 'epoques en justice pour le faire cesser; plusieurs arr^ets de diff'erons parlemens ont inflig'e des peines aux coupables de ces d'esordres, mais n’ont pu dissoudre cette corporation; les coupables ont toujours trouv'e le moien de se mettre `a couvert des poursuittes `a la faveur de leurs noms suppos'es et des secours qu’ils se pr^etent mutuellement.
Jamais l’antipathie qui a r'egn'e de tous temps entre ces doux classes d’ouvriers, n’a 'et'e port'ee a un si haut degr'e qu’aujourdhui; la fermentation est telle que plus de huit cent compagnons chapelliers fatigu'es des vexations odieuses que ceux du devoir exercent contr’eux, ont cess'e toute esp`ece de travail; et il est `a craindre que ceux des autres professions non moins pers'ecut'es que ceux-ci n’en fassent autant; ce qui peut avoir les suites les plus funestes, cette fermentation existe dans les diff'erentes villes de province comme `a Paris, les compagnons de cette capitalle viennent d’en recevoir des nouvelles tr`es allarmantes et ils sont pri'es de solliciter aupr`es de l’assembl'ee nationalle un decret qui en an'eantissant cette pr'etendue corporation, mettra fin a tous ces d'esordres et 'evitera les plus grands malheurs; ils osent esperer, Monsieur, que vous voudrez bien appuier leur p'etition aupr`es des augustes repr'esentons de la nation; toutes corporations ont 'et'e an'eanties par leurs decrets m^eme celles autoris'ees par la loi sous l’ancien r'egime, a plus forte raison s’empresseront ils de dissoudre celleci qui a toujours 'et'e illicite et toujours deffendue, un nombre prodigieux d’ouvriers les supplient d’ordonner que chaque compagnon sera tenu de porter son nom de famille, que ceux du ci-devant devoir rentreront dans la classe des autres, pour d'esormais travailler et vivre ensemble avec tranquilit'e, et d’en joindre aux municipalit'e de veiller `a l’ex'ecution de ce d'ecret, leur reconnaissance sera 'eternelle.
XIII
Архив
Bibl. de la Ville de Paris.
Mss. № 10441. 19 Avril 1790.
Municipalit'e de Paris.
D'epartement des travaux publics.
En vertu du jugement de Tribunal de police et de la recommandation particuli`ere de M. le lieutenant de Maire au d'epartement de la police par lesquels il est constat'e que le nomm'e Coss'e, tailleur de pierre, employ'e aux travaux de la d'emolition de la Bastille a 'et'e injustement renvoy'e de cet attelier par des commis qui n’avoient pas le droit de le faire, sans en avoir recu l’ordre des administrateurs charg'es sp'ecialement des travaux de la Bastille. Nous mandons au S-r Tirel de remettre le n-'e Cosse dans ses fonctions et de porter ses journ'ees depuis le jour de son renvoy, jusqu’`a ce jour d’hui. sur les feuilles de cette semaine.
Fait au d'epartement ce 19 avril 1790.
Cellerier.
Это — подлинник; есть там же и копия, где приписано:
Je d'eclar'e `a Monsieur Tirel et autres que le S-r Cosse, sera pay'e aux frais de ceux qui l’ont emp^ech'e de rentrer `a son travail conform'ement `a ordre des lieutenants de Maire des travaux publics et de la police, et que la somme ordonn'ee au Mandat de M-r Cellerier du 1 Mai 1790 sera prelev'ee sur les appointements de M. Tirel, si c’est lui qui s‘y est oppos'e. Fait au d'epartement des domains ce 3 Mai 1790.
(Pitra).
XIV
Нац. арх.
Div. 51, № 1488 treize
f° 3 № 8
R. le 12 May (1790).
Comit'e de Constitution.
Nosseigneurs
Les d'eput'es en l’assembl'ee nationale.
Nosseigneurs
Dep-'e de Paris,
Les compagnons charpetiers non du devoir, d'esign'es sous le nom de Renards, osent venir se jetter aux pieds des augustes repr'esentais de la nation. Vos glorieux travaux, Nosseigneurs, ont assur'e la libert'e a tous les individus qui ont le bonheur de composer la France, et cependant tous ne sont pas libres; les suppliants qui sont en grand nombre dans ce vaste Empire sont peut ^etre les seuls qui ne jouissent pas de ce titre si cher `a tous les. francais. Les compagnons charpentiers qui se disent du devoir exercent des brigandages attroces contre les suppliants, qui ne peuvent travailler tant `a Paris, que dans ses environs, m^eme dans les grandes villes du Royaume; ils ne peuvent m^eme faire leur tour de France, ils sont arr^et'es par tout par les compagnons se disant du devoir, ils les volent, les battent et en tuent m^eme un grand nombre sur les routes et dans les villes ou ils s’arr^etent pour travailler. Ces compagnons du devoir s’avertissent de ville en ville ou les suppliants doivent passer, font des attroupemens, et les attendent sur les routes, leur prennent leurs sacs, les d'epouillent de leurs outils, les d'eposent dans une auberge, et boivent et mangent jusqu’`a la valeur desdits sacs et outils; apr`es cette op'eration ils les battent et les renvoyent, et ceux-ci d'epouill'es de tout sont oblig'es d’aller dans un h^otel-Dieu pour se faire panser de leurs blessures, et de mandier leur vie jusqu’a ce qu’ils trouvent (quelques fois par hazard) de l’ouvrage dans un village ou dans une bien petite ville ou il n’y a pas de compagnons dits du devoir ou drilles. Les suppliants se trouvent encore journellement expos'es a cette tyrannie de la part des compagnons dits du devoir ou drilles; derni`erement ils furent oblig'es de prendre main forte pour aller d'elivrer, de leurs camarades d'etenus `a Pantin pour cause qu’ils n’'etaient pas du devoir, et cela arrive tr`es souvent dans tous les environs de Paris [2] , ils sont pr^ets d’en donner des preuves par les logeurs aubergistes ou ils logent.
2
Le 6 avril 1790, les compagnons charpentiers d'esign'es sous le nom de Renards ont 'et'e embauch'es huit, et le m^eme jours lors qu’ils ont pour travailler au pont de la place de Louis XV. Les compagnons dits du devoir ou drilles se sont jett'es sur eux, se sont mis huit sur un et les ont maltrait'es au point qu’ils ont 'et'e oblig'es de prendre la fuite. (Это — подстрочное примечание в самой рукописи).
Les compagnons dits du devoir ou drilles font des attroupements trois fois l’ann'ee dans les grandes villes, chez ce qu’ils appellent leur maire, et cola sous pretexte de visiter pour savoir ou sont les compagnons qu’ils appellent Renards, et la ils renouvellent le serment de gruger et exterminer tous ceux de la classe des suppliants; et ces abus subsistent encore malgr'e les d'ecrets de l’auguste assembl'ee nationale qui rendent tous les individus libres et abolissent m^eme toutes les assembl'ees en g'en'eral.
Dans les circonstances f^acheuses ou se trouvent les suppliants, ils supplient le S'enat auguste, de vouloir bien dans sa sagesse rendre un d'ecret qui abolisse le privil`ege absurde que s’arrogent les compagnons dits du devoir ou drilles, leurs faisant defense de plus `a l’avenir troubler ni arr^eter les suppliants sur les routes ni `a leurs travaux m^eme leur faire d'efense de s’attrouper chez leurs meres dans les grandes villes, sous pretextes de visites; afin qu’il soit libre `a l’un et `a l’autre de travailler partout ou ils trouveront de l’ouvrage.