Описание двора герцога Карла Бургундского, по прозвищу Смелый
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En organisant la vie quotidienne de la cour pendant trente ans, Olivier de La Marche l'a appris a fond et l'a reflete dans ses oeuvres. On attribue a La Marche environ 15 poemes et 8 traites. Les Memoires, son ouvrage le plus grand et le plus celebre, fut finit peu avant sa mort en 1502. Les oeuvres d'Olivier de La Marche et surtout ses Memoires sont traditionnellement consideres comme la quintessence de l'idee chevaleresque bourguignonne.
Dans ce livre, nous tenons a presenter au lecteur deux traites appartenant a Olivier de La Marche qui sont lies a l'histoire de la cour bourguignonne. Il s'agit de Estat de la maison du duc Charles de Bourgoingne, dit le Hardy, dont le but etait de decrire la cour de Charles le Temeraire et de Traite des nopces de monseigneur le duc de Bourgoingne et de Brabant, choisi comme un des temoignages les plus frappants du ceremonial bourguignon.
Le titre Estat de la maison du duc Charles de Bourgoingne, dit le Hardy parle de luimeme: le traite est consacre a la description de la cour de Charles le Temeraire. Selon Olivier de La Marche luimeme, il fut acheve en novembre 1474 lors du siege de Neuss, en Allemagne. Le texte fut redige par ordre d'avitailleur de Calais. Cette ville, le seul que les Anglais gardaient en France apres la fin de la guerre de Cent Ans, restait dans une certaine mesure en etat de siege, de sorte que l'office d'avitailleur etait d'une importance strategique. Il faut mentionner que le traite fut ecrit pendant les reformes que Charles le Temeraire engaga dans tous les domaines de gestion de ses terres. Le recit d'Olivier de La Marche reflete ces transformations conformement a la nouvelle ordonnance de la cour signee en 1474. Par ce document, Charles le Temeraire augmenta significativement le nombre de membres de son hotel et introduisit egalement de nouveaux postes qui n'existaient pas auparavant, par exemple, ceux de pensionnaires et de grand maitre d'hotel. Olivier de La Marche fait aussi l'attention aux changements dans la sphere de l'organisation militaire de la cour. En poursuivant la reforme de l'armee, le duc Charles le Temeraire reorganisa sa garde, qui comprenait les ecuyers de quatre services de la cour (echansons, panetiers, ecuyers trenchants et ecuyers d'ecurie). Au debut, la garde fut divisee en dix douzaines, dirige par un dizenier, tandis qu'apres la reforme chaque service commenca a former un escadron distinct, a l'interieur duquel se distinguaient quatre
Au contraire, il parle du Grand Conseil et des audiences du Duc comme les instances judiciaires principales. Bien sur, nous pouvons supposer que le travail sur le traite a pris beaucoup de temps, et a partir d'ici, des violations mineures de la chronologie ont surgi. Cependant, si La Marche conforme sa description aux reformes de 1473 et 1474, l'etablissement du Parlement a Malines aurait du aussi tomber dans son champ de vision. Neanmoins, il n'a pas juge necessaire de prendre en compte ces changements. Il est possible que le Parlement, bien que theoriquement lie a la cour, se trouve desormais a Malines et n'ait pas suivi le duc. Par consequent, il existait hors de la cour, et La Marche n'avait aucune raison de l'accentuer.
La valeur de ce texte pour les recherches sur la cour des ducs est exceptionnelle: presque tous les ouvrages se sont appuyes sur lui, et l'image de la cour bourguignonne qui dominait dans l'historiographie jusqu'aux annees 1980 est basee sur cette source.
En plus de 16 manuscrits connus de longue date, nous avons trouve trois autres exemplaires. Deux d'entre eux sont conserves aujourd'hui a la Bibliotheque royale de Belgique (KBR, II831. KBR, 21447). Le troisieme manuscrit se trouve a Vienne sous la cote osterreichische Nationalbibliothek, 7196.
Le deuxieme ouvrage presente dans ce livre, Traite des nopces de monseigneur le duc de Bourgoingne et de Brabant est dedie aux celebrations qui eurent lieu en 1468 a l'occasion du mariage de Charles le Temeraire et de Marguerite d'York, soeur du roi d'Angleterre Edouard IV. Puisque le mariage entre Charles le Temeraire et Marguerite d'York etait non seulement un pacte politique, mais plutot une declaration d'intention formelle et sans equivoque du nouveau duc de Bourgogne, cet evenement doit faire une telle impression que ce sujet soit appris dans les coins le plus eloignes de l'Europe. Pour produire un effet, Charles devait organiser une celebration depassant tout ce qui avait ete vu auparavant. En attendant, en 1468, les finances du duc laissaient a desirer a cause de la campagne militaire contre Liege. Cependant, Charles reussit a obtenir un pret des villes flamandes et il commenca a preparer le mariage immediatement apres la signature du contrat de mariage en mars 1468. Tout d'abord, Charles envoya un messager aux maitres de la Chambre des comptes de Lille, qui fit la principale autorite financiere de l'Etat bourguignon et demanda combien de tissus sont distribues par Philippe le Bon a l'occasion du dernier mariage. Puis ont suivi une serie de commands aux artisans: des voitures et d'armure, des vetements et des bijoux, pour la reparation du palais, ou les celebrations eurent lieu. L'organisation de la fete exigeait non seulement du financements importants, mais aussi de grandes ressources humaines. La Marche mentionne qu'il y avait trois cents personnes travaillant dans la cuisine, quatrevingt serviteurs etaient en train de preparer des sauces, le nombre d'echansons et de panetiers atteint soixante personnes, quinze epiciers etaient necessaires pour fournir d'hypocras.
Olivier de La Marche etait au centre de cette preparation de veille de fete. Du 21 au 26 avril 1468, il se rendit a Bruges pour s'occuper des affaires sur place. Il a ete aide par le peintre de cour Pierre Cousten et Fatre Hollet, le controleur de la Chambre aux deniers, qui a fixe les depenses. Un long compte qui scrupuleusement enumere ou chaque denier est depense, est signe par Olivier de La Marche. Ainsi, La Marche etait informee mieux que d'autres sur les details de cet evenement. Il l'a decrit deux fois: dans ses Memoires et dans un traite particulier, que nous tenons a presenter dans ce livre.