Сочинения в двенадцати томах. Том 3
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Attendions nous moins du h'eros qui fix^at et sut aggrandir les destin'ees de la France, lorsque reclamant aupr`es de lui le commerce de nos p`eres, nous sollicitons la m^eme faveur dont jouissent depuis deux ans nombre de villes maritimes moins `a port'ee que nous d’approvisionner de denr'ees coloniales et de marchandises de Levant — la Suisse et l’Allemagne?
N'egligerions-nous les avantages que nous offrent notre position, nos habitudes et nos relations pour contribuer `a la prosp'erit'e de la France et `a la n^otre? Moins empress'es `a les faire valoir, nous m'eriterions se que nous aurions le plus `a redouter, le bl^ame de Votre Majest'e elle-m^eme. Loin de nous la crainte de voir ce nouvel 'etablissement affaiblir l’eclat et l’activit'e de nos manufactures. Un accroissement de population, l’augmentation des fonds circulants sur la place, la reconstruction de nos 'edifices, l’abord d’un plus grand nombre d’'etrangers peuvent-ils nuire `a la prosp'erit'e de nos manufactures? Peut-on appr'ehender leur decadence, des causes m^emes qui tendent `a les en retirer?
Le demande d’un entrep^ot fixe d'ej`a l’attention des maisons 'etrang`eres qui nous avoisinent, plusieurs n’attendent que la d'ecision de Votre Majest'e pour venir se fixer parmi nous. On peut en citer qui d'ej`a cherchent `a prendre des mesures pour leur prochain 'etablissement.
Telles sont, Sire, les principales consid'erations que la chambre de commerce de Lyon soumet aux lumi`eres de Votre Majest'e Imp'eriale, tels sont les voeux qu’elle forme pour le bonheur de ses concitoyens. Heureuse d‘en ^etre un instant l’organe aupr`es de Votre Majest'e, elle appr'ecie encore plus l’honneur de vous offrir l’hommage du profond respect avec lequel nous sommes.
Der Votre Majest'e les tr`es humbles et tr`es fid`eles sujets.
V
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Consid'erations `a l’appui du m'emoire pr'esent'e `a Sa Majest'e l’Empereur par les fileurs et tisseurs du D'epartement du Rh^one et par les fileurs et tisseurs du D'epartement de la Dr^ome.
Lorsque l’art de la filature 'etoit dans l’enfance parmi nous, lorsque un pr'ejug'e mal entendu s’opposoit `a la propagation des moyens industriels qui en diminuant les fraix de main d’oeuvre donnoient une grande perfection au travail; ont 'etoit forc'e d’avoir recours au commerce de l’Inde pour se procurer les toilles de coton n'ec'essaires `a la consommation de nos manufactures d’indiennes;
Ce commerce faisoit sortir annuellement de France des sommes consid'erables en argent qui ne renlroient plus o^u au moins qu’en tr`es petite-partie, puisque les objets d’exportation se reduisoient `a peu de chose;
Il est vrai que la compagnie o^u des n'egociants francais faisoient par cette importation des b'en'efices qui diminuoient d’autant la somme des esp`eces export'ees outre que c’'etoit une 'ecole pour notre marine; les 'etablissements que nous avions sur la c^ote de Coromandel et de Malabar offroient de grandes ressources pour le commerce de la Chine es du Japon;
Mais `a pr'esent que nos 'etablissements dans cette partie du globe n’existent plus; `a pr'esent que les anglais ont mis en leur pouvoir toute la presqne’ile de l’Inde; nous n’avons plus de compagnie, ni commercants fiancais qui puissent faire ce commerce directement, et c’est des anglais seuls que nous pouvons nous procurer les toiles de coton qui se consomment chez nous, pour lesquelles seulement nous leurs payons la somme annuelle de 70 `a 80 millions!!!
Pour nous exonerer d’un si enorme tribut, il fallut recourir `a l’'etablissement des filatures et tissures sur notre propre sol; et depuis quelques ann'ees que le gouvernement, par des sages r'eglemens, et la prohibition sur certaint objets fabriqu'es, tels que basins, piquets velours etc. les avait encourag'es, ont avait vu s’'el'ever des fabriques dans ce genre dans toutes les parties de la France.
Le gouvernement Anglais n’a pu voir ces 'etablissements de sang froid; avec le commerce exclusif en Europe des cotons fil'es et de leurs tissus, l’Angleterre gagne annuellement de sommes 'enormes et soutire tout l’argent du continent, qui sert ensuite `a corrompre les ministres des diverses puissances et `a entretenir la guerre et la discorde; ensorte qu’en dernier r'esultat c’est nous qui fournissons une partie des subsides qu’elle accorde aux puissances qui nous font la guerre;
Il est donc urgent de faire cesser un ordre de chose aussi ruineux, et la mesure que prendra l’empereur des francais, ne peut ^etre ni trop prompte, ni trop forte; car le mal est `a son comble. —
Beaucoup de chefs d’ateliers, esp'erant que par une prohibition absolue, les fils et tissus 'etrangers ne pourroient faire concurence aux leurs, avoient augment'e le nombre de leurs m'etiers; `a Paris, `a Rouen, les ateliers ne s’occupoient que de la construction des nouvelles machines pour la filature, et dans les d'epartements, plusieurs 'etablissements dans ce genre s’'etoient form'e, o^u 'etoient pr^ets `a l’^etre, lorsque tout `a coup ce genre d’industrie s’est trouv'e frapp'e d’une paralysie totale.
Dans le Midy, dans le D'epartement de la Dr^ome entre autre, les filatures de coton commencaient `a s’y propager, au point que dans la seule ville de Crest — dont la population exc`ede tout au plus quatre mille ^ames, plus de cinq cents individus etoienl occup'es `a ce genre d’industrie. Messieurs Daly et C° y avoient m^eme form'e un 'etablissement de tissures en toiles de coton compos'e de cinquante m'etiers, mais ne pouvant soutenir la concurrence 'etrang`ere ils se sont vu forc'es de l’abandonner;
Ces filatures alimentoient les fabriques de Montpellier qui offroient un double avantage `a la France; par leurs teintures en ronge qui comsommoient les huiles, et d’avancer d’autres productions de notre sol;
Les tissus et les fil'es en couleurs de ces deux villes s’exportaient dans les iles et en Espagne, d'ebouch'es enti`erement perdus pour nous, l’Espagne en a enti`erement prohib'e l’entr'ee et la consommation de nos colonies est r'eduite `a peu de chose;
Remarquons, n'eanmoins, que l’Angleterre ne cesse d’introduire ses fil'es et tissus en coton dans le Portugal et de l`a en Espagne, ensorte que bient^ot nos toiles de Flandre et de Voyron y auront tr`es peu de consommation par la preferance qu’on y accorde aux kalicots et perkales anglaises pour chemises et autres;
Les fabriques de Lyon et de N^ismes emploient beaucoup de coton fil'e, m'elang'es avec de la soie; et font ainsi des 'etofes qui ont cours dans le nord de l’Europe; mais les fil'es anglaises s’y pr'esentent encore en concurence, et les bas prix leurs obtient la pr'ef'erence;
C’est cotons fil'es audessous du N 60 quoique prohib'es, ne parviennent pas moins, on ne sait comment, dans le coeur de la France; sans doute `a la faveur de ceux qui sont d’une finisse sup'erieure et toujours par une maneuvre coupable;