Сочинения в двенадцати томах. Том 3
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XX
Нац. арх.
F12 1621a
14 февраля 1812 г..
Rapport `a l’Empereur (министра внутренних дел).
Situation des principales Manufactures de l’Empire
Le 14 f'evrier 1812.
Sire,
Au mois de novembre dernier, le Ministre de l’Int'erieur eut l’honneur d’entretenir Votre Majest'e de la situation des principales manufactures de l’Empire. Si cette situation compar'ee `a ce qu’elle 'etoit trois mois auparavant pr'esentoit des r'esultats d’un certain int'er^et, elle s’est depuis am'elior'ee d’une mani`ere assez remarquable. La presque g'en'eralit'e des manufactures ont repris une activit'e qu’on a espoir de voir augmenter encore. Celles de soye marchent, notamment `a grands pas, vers leur ancienne prosp'erit'e. Comme elles inspirent un grand int'er^et, puisque la totalit'e de la mati`ere premi`ere qu’elles employent se r'ecolte dans les Etats de Votre Majest'e, j’ai pens'e qu’elle entendroit avec plaisir des d'etails particuliers `a leur sujet.
Au mois de novembre dernier, on ne comptait `a Lyon que 8000 m'etiers battant: ce nombre s’est bien accru, il est aujourd’huy de 9615. Quoique le Pr'efet m’ait 'ecrit qu’un 'etat de choses aussi satisfaisant ne se soutiendroit pas, j’ai des raisons de croire qu’il y a de l’exag'eration dans ses craintes. Les relations d’affaires de Lyon avec l’Allemagne ont repris leur cours ordinaire, et comme ce pays est celui qui tire le plus de soyeries, la consommation qui dans les premiers mois de 1811 avoit 'et'e momentan'ement interrompue ne peut que se maintenir si elle n’augmente pas. J’ajoute que la ville de Lyon en ayant 9615 m'etiers battans, se trouve dans une situation qui laisse peu `a d'esirer. Dans les temps de sa plus grande prosp'erit'e, et lorsqu’elle n’avait pas `a soutenir la concurrence de plusieurs fabriques qui se sont 'etablies `a l’etranger, elle en a eu rarement eu activit'e de pins de 15 `a 16.000.
Les renseignements qui me sont parvenus sur les fabriques de Turin, de Florence, de G^enes, de Tours, des D'ep-ts de Vaucluse, de la Ro"er, de l’H'erault et du Gard, ne sont gu`ere moins satisfaisants.
Au mois d’octobre dernier il ne se trouvoit `a Turin que 499 m'etiers, battans. 11 y en avoit 609 au 1-er janvier. Dans le compte que le Ministre de l’Int'erieur a rendu `a Voire Majest'e, la ville de Florence ne figure que pour 1230 m'etiers. Dans le courant du Trimestre d’octobre, ce nombre s’est augmente de 56. La situation des fabriques de G^enes et de Tours s’am'eliore aussi. Il en est de m^eme de celles qui se trouvent dans le D'ep. de l’H'erault. Au mois de juillet en n’occupoient que 881 m'etiers; elles en occupent maintenant 907. L’'etat de celle d’Avignon est moint satisfaisant. Au mois d’ao^ut, elle avoit en activit'e 1228 m'etiers. Ce nombre n’est plus, que de 1150. Si l’on remarque ici une diminution, partout ailleurs il y a. am'elioration. Au mois de septembre dernier, on ne comptoit `a Cologne, `a Cl`eves et `a Crevelt que 4337 m'etiers battans. Il y en a eu 4342 d’occup'es pendant le mois de d'ecembre. C’est surtout `a Nismes que l’am'elioration a 'et'e sensible. Votre Majest'e a vu dans la note que j’ai eu l’honneur de mettre sous ses yeux le 24 du mois dernier que 135 m'etier d'emont'es avoient 'et'e remis en activit'e pendant le mois de d'ecembre. Ce qui porte `a 955 le nombre de ceux qui ont travaill'e et `a 2865 le nombre des ouvriers occup'es. De ces d'etails, on doit conclure que l’industrie dont la sove est le principe est dans une situation beaucoup plus satisfaisante qu’elle ne l’a 'et'e depuis longtemps. J’aurois d'esir'e de pouvoir en dire autant de celle qui s’exerce sur les cotons, mais si l’'etat de cette industrie ne s’est pas am'elior'e, du moins n’a-t-il pas empir'e dans les villes de Rouen, de Lille, de Roubaix, de Tarare, d’Amients et de S.-Quentin o`u elle a principalement lieu. Je ne parlerai point ici des fabriques qui travaillent pour le service des arm'ees de terre et de mer; il est 'evident que leur activit'e n’a pu que s’accroitre par suite des commandes que leur ont faites les d'epartements de la guerre et de la marine. Les fabriques de lainages, de toiles et de cuirs continuent `a ^etre florissantes, 'etablissant des produits pour la consommation journali`ere de toutes les classes de la soci'et'e, elles souffrent ordinairement peu des circonstances politiques. C’est une remarque qu’on, a 'et'e port'e de faire lors de la derni`ere crise. Celles de coton et de soye parurent an'eanties tandis que les autres ne perdirent que momentan'ement une partie de leur activit'e.
Je d'esire que ces d'etails remplissent les vues de Votre Majest'e.
XXI
Нац.
F12 1621a (1813).
Note `a Sa Majest'e sur la situation de l’industrie et notamment sur celle des principales manufactures de soye, de laine, de coton, de chanvre et lin et sur les r'esultats de la fabrication de l’indigo-pastel et du sucre de betterave en 1812–1813.
Sa Majest'e avoit d'ej`a remarqu'e qu’au 1 janvier dernier, nos manufactures dont les travaux avoient 'et'e beaucoup ralentis par l’effet de la rise qu’'eprouva le commerce en 1811, avoient repris une grande partie de leur activit'e. Depuis, cet 'etat de choses s’est encore am'elior'ee. Sa Majest'e ne lira pas sans int'er^et quelques d'etails sur la situation de nos principales fabriques. Celles de draps jouissent dans ce. moment d’une tr`es-grande prosp'erit'e, en g'en'eral, elles se ressentent peu des contre coups occasionn'es par les 'ev'enements politiques. Il en est de m^eme des manufactures de toiles de chanvre et de lin. Les unes et les autres 'etablissent des produits qui sont si l’on peut s’exprimer ainsi, de premi`ere n'ecessit'e. Ils se consomment en grande partie dans l’int'erieur. La guerre diminue peu l’exportation de ce qui est vendu `a l’'etranger. Si la mer n’est pas libre alors les transports se font par terre, et c’est ce qui a lieu pour les draperies que nous envoyons dans le Levant. On les exp'edie ou par l’Allemague ou par les provinces Illyriennes.
Les fabriques de coton et d’'etoffes de soye, sont sous quelques rapports, dans une position moins favorable que celles de draps et de toiles de chanvre et de lin. Les premi`eres 'etant oblig'ees de tirer d’outremer une grande partie des mati`eres premi`eres qu’elles mettent en oeuvre, la guerre maritime influe plus ou moins sur leur prosp'erit'e. Les autres en ne travaillant que pour la classe riche de la soci'et'e, leur activit'e est subordonn'ee aux caprices de la mode et souvent aux 'ev'enements politiques. Les mesures prises par Sa Majest'e les ont soutenues dans des moments difficiles. Il m’est bien agr'ealbe de pouvoir lui annoncer aujourd’hui que les fabriques de soye de l’ancienne France sont dans l’'etat plus florissant, suivant MM. les Pr'efets des d'epartements du Rh^one, du Gard et de Vaucluse, les villes de Lyon, de Nismes et d’Avignon n’ont plus de m'etiers d'emont'es, celle de Lyon en occuperoit m^eme deux cents de plus si elle avoit `a sa disposition un nombre suffisant de bras. La fabrique de Florence est la seule dont les travaux aient un peu diminu'e, ce qu’il faut attribuer `a un d'efaut de commandes de la part des 'etrangers. Nos manufactures de coton qui avoient 'et'e presque an'eanties en 1811 se sont enti`erement relev'ees. Si depuis le mois de janvier dernier, quelques unes d’entre elles ont moins fabriqu'e qu’`a cette 'epoque, la g'en'eralit'e a vers'e beaucoup plus de produits dans le commerce. Celle de Troycs est surtout dans un 'etat tr`es prosp`ere, M. le Pr'efet de l’Aube m’a 'ecrit qu’elle le seroit bien d’avantage si elle avoit tous les ouvriers qui lui sont n'ecessaires pour remplir les commandes qui lui ont 'et'e adress'ees. J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de Sa Majest'e les 'etats comparatifs de la situation des fabriques de draps, de toiles, de soye et de colon aux 'epoques du 1 janvier 1813 et du
1-er ao^ut de la m^eme ann'ee. La lecture qu’elle en fera fixera de suite ses id'ees. Sur celles de ces fabriques dont l’activit'e a augment'e ou diminu'e.
Sa Majest'e avoit prescrit, par son d'ecret du 14 janvier dernier des mesures ayant pour but de d'evelopper la fabrication de l’indigo, je n’ai rien n'eglig'e pour assurer l’ex'ecution de ces mesures, et pour qu’elles produisent les r'esultats. Les trois indigoteries imp'eriales dont Elle a ordonn'e la cr'eation, `a Turin, `a Toulouse et `a Florence sont en activit'e. Les 'el`eves qu’elles doivent former y sont d'ej`a rendus ou s’y rendront avant le quinze de ce mois. De nombreuses lettres ont 'et'e 'ecrites par moi, pour provoquer l’'etablissement de fabriques particuli`eres, les ouvrages de MM. Giobert et Puymaurin, sur l’art d’extraire l’indigo du pastel, ont 'et'e envoy'es dans tous les d'epartements o`u ils pouvoient ^etre utiles. J’ai fait quelques pr^ets de 6 `a 10.000 pour faciliter la formation de plusieurs indigoteries. Enfin les primes promises par le d'ecret du 14 janvier, ont 'et'e r'egl'ees de mani`ere `a faire na^itre les demandes de licences de fabrication. Ces demandes n’ont pas 'et'e tr`es nombreuses cette ann'ee, puisqu’elles n’ont 'et'e jusqu’`a pr'esent que de 41, mais elles se multiplieront probablement l’ann'ee prochaine. J’estime qu’en y comprenant les produits des indigoteries imp'eriales, les 'etablissements en activit'e en 1813, fabriqueront environ six mille kilogrammes d’indigo. Dans cette quantit'e ne se trouve point celle qu’en extraira M. Preyre qui cultive l’anil-indigo des colonies sur un terrein dont il est propri'etaire dans les environs de Rome. Ses plantes offrant une tr`es belle v'eg'etation, on doit croire qu’il en retirera 500 kilogrammes. Ce qui portera `a 6500 kilog. la totalit'e de l’indigo fabriqu'e. Cette fabrication est peu consid'erable `a la v'erit'e, mais ce r'esultat ne doit pas surprendre si l’on r'efl'echit que l’art d’extraire l’indigo vient seulement d’^etre fix'e et que les particuliers n’ont pas voulu former des 'etablissements de crainte de se constituer dans des d'epenses dont ils n’auroient pas 'et'e rembours'es par une industrie dont les avantages n’'etoient point connus d’une mani`ere positive.
La fabrication du sucre de betteraves n’a pas procur'e toute la quantit'e de sucre qu’on esp'eroit du nombre d’arpens ensemenc'es en 1813. Au lieu de trois millions de kilogrammes les semences n’en ont produit qu’environs onze cent cinquante mille. Plusieurs causes ont amen'e ce r'esultat. D’abord, la betterave n’a pas 'et'e partout bien cultiv'ee. Etant dans beaucoup de d'epartements l’objet d’une culture nouvelle, on n’a mis, dans cette culture, ni les lumi`eres, ni les soins n'ecessaires pour la faire prosp'erer, ensuite beaucoup de fabricants ont employ'e des proc'ed'es d’extraction du sucre, d'ef'ectueux ou imparfaits. Enfin l’hiver pr'ematur'e et la rigueur de la saison ont fait geler beaucoup de betteraves et ont ainsi occasionn'e le perte d’une quantit'e assez consid'erable de racines. Quoique l’attente n’ait pas 'et'e compl`etement remplie on auroit tort de douter des succ`es de la nouvelles industrie. C’est beaucoup d’avoir obtenu plus de deux millions trois cent mille livres d’une mati`eres qui au prix moyen de 2 fr. 50 c. a cr'eee une valeur de plus de cinq millions deux cent cinquante mille francs, sans compter ce qu’ont rendu les liqueurs et spiritueux extraites des m'elasses, des mares et autres r'esidus de la betterave. Sur les 334 licences de fabrication d'elivr'ees en 1812, il n’a 'et'e form'e que 158 sucreries. Si ces sucreries ont produit une valeur de plus de 5 250 000 fr. il en r'esulte qu’en calculant les d'epenses de leur formation `a 40.000 fr. l’une dans l’autre, les frais de premier 'etablissement se trouvent `a peu-pr`es rembours'es. Un pareil r'esultat donne la certitude que dans un tr`es petit nombre d’ann'ees, nous fabriquerons tout le sucre que nous consommons. On trouvera cette opinion tr`es fond'ee si l’on consid`ere que le nombre des fabriques est dans une progression croissante d’ann'ee en ann'ee. En 1813, il n’a 'et'e que de 158, il sera en 1814 de 209 qui fabriqueront au moins 3.200.000 kilogrammes (Voir l’appercu sur la quantit'e de sucre qu’on obtiendra de 1813 `a 1814. № 7). Tous les entrepreneurs ont reconnu la n'ecessit'e de cultiver eux-m^emes la betterave, afin d’avoir l’esp`ece qui produit le plus de sucre. L’ann'ee derni`ere, j’envoyai le sieur Bonmatin dans les d'epartements o`u il y a le plus de fabriques en le chargeant de r'epandre la connaissance du proc'ed'e d’extraction dont il est l’inventeur. Ses conseils et son exp'erience ayant 'et'e utiles `a beaucoup de fabricants, je me propose de nommer un nouveau commissaire, je ne suis pas encore fix'e sur l’individu auquel je confierai la mission, je tacherai de faire porter mon choix sur un homme habile et qui ayant travaill'e dans une fabrique r'eunisse la th'eorie `a la pratique.
Выпускные данные
Тарле Евгений Викторович
Собрание сочинений, т. III
Составители:
А. В. Паевская и А. Г. Чернов
Редактор издательства К. А. Гусева Оформление художника Я. А. Себельникова Технический редактор Г. Я. Шевченко
РИСО АН СССР № 24–2В. Сдано в набор 26|Х 1957 г. Подписано к печати 13/I 1958 г. Формат 60Х92 1/16. Печ. л. 41 +2 вкл. Уч. — изд. л. 41,7 Тираж 30 000 экз. Изд. № 2497. Тип. ван. № 2211 Цена 20 р.
Издательство Академии наук СССР.
Москва Б-64, Подсосенский пер., 21
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2-я типография Издательства АН СССР.
Москва Г-99, Шубинский пер, 10