Сочинения в двенадцати томах. Том 2
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Adresse des ouvriers de la ville de Paris pr'esent'ee au Roi.
Сверху на папке: Pi`eces relatives `a la contre-r'evolution. Roland. Carra).
Nous avons soufferts sans murmurer tous les fl'eaux qu’entrainent apr`es eux les grands changements; notre patience a 'egal'e nos esp'erances, parce qu’on nous parloit de bonheur de libert'e et d’'egalit'e; l’abolition des droits sur tous les objets de noire consommation nous prometoit des jouissances d’autant plus agr'eables que c’'etoit le seul imp^ot dont notre industrie fut grev'ee. Mais que cette illusion a peu dur'e! Il 'etoit au dessus de notre intelligence de calculer qu’en d'etruisant tous ces imp^ots il falloit les repartir sur la classe des propri'etaires, dont les richesses, le luxe et les prodigalit'es entretenoient noire existence.
Nous prenons la libert'e d’exposer `a Votre Majest'e dont nous connaissons la bont'e et la sensibilit'e, le tableau de noire affreuse position; la disparution tatale du num'eraire, le rench'erissement toujours croissant des denr'ees de premi`ere n'ecessit'e, la diminution des fortunes particuli`eres sans accroitre celle de l’Etat, la proscription du luxe, l’absence des grands dont la jouissance et les caprices alimentaient le commerce et les arts dont nous 'ebauchons les chefs d’oeuvre, la rupture de toutes nos relations avec les 'etrangers et la perte de nos colonies, nous r'eduiront bient^ot a l’inaction et `a la plus affreuse indigence.
Et ce le fruit de tant de sacrifices, l’ex'ecution de si belles promesses? qu’ont fait les repr'esentans du peuple, pour sa f'elicit'e? quels sont ceux dont le sort est am'elior'e? la libert'e, l’'egalit'e sont des chim`eres qui ont rompu tous les liens de la soci'et'e confondu tous les pouvoirs, d'etruit l’ordre, sem'e la division, appelle l’anarchie et produit tous les maux dont nous, nos femmes et nos enfans serons les premi`eres victimes.
Il nous reste des coeurs sensibles — nous les offrons `a Votre Majest'e comme au meilleur et au plus tendre des P`eres, nous avons des bras, ils sont `a vos ordres comme ch`ef supr^eme de l’Empire; nous vous supplions d’emploier toutes les forces dont la nation vous a rendu d'epositaire, pour rem'edier aux abus, pour r'etablir l’Equilibre entre le prix des denr'ees et le salaire de nos journ'ees et surtout pour dissiper et punir ces factieux qui sous le titre d’amis de la constitution en sont les plus cruels ennemis, qui commandent au nom du bien Public les forfaits et les crimes et qui appellent sur nos t^etes au nom de la paix et de l’ordre une guerre qui no peut ^etre que malheureuse jusques dans ses succ`es.
Daignez, Sire, prendre en consid'eration l’adresse de vos fideles sujets les ouvriers de la ville de Paris et agr'eer l’hommage des sentiments d’amour et de respect dont jusqu’au dernier soupir ils seront p'en'etr'es pour votre personne sacr'ee et votre auguste famille.
(Подписи).
ЧАСТЬ
НЕИЗДАННЫЕ ДОКУМЕНТЫ НАЦИОНАЛЬНОГО АРХИВА, АРХИВА ГОРОДА МАРСЕЛЯ, АРХИВА ДЕПАРТАМЕНТА УСТЬЕВ РОНЫ, АРХИВА ДЕПАРТАМЕНТА РОНЫ И АРХИВА ДЕПАРТАМЕНТА ЛУАРЭ
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I
Нац. арх.
F12 1358.
1790.
На полях: `a repondre que le reculement des barri`eres formera un nouvel ordre de choses.
A Messieurs
Messieurs les D'eput'es de l’assembl'ee nationale `a Versailles.
Supplient tr`es humblement les habitants de la communaut'e de P^ur soussign'es, terre de Montm'edy. Disent que les suppliants s’occupent `a travailler pour la manufacture en drap de Sedan pour filer la laine, que ladit-te ville est aux fronti`eres de l’'etranger, que ces fabriquants de drap faisant filer tout au moins les trois quarts de leurs laines par ces 'etrangers qu’ils d'eboursent m^eme plus de douze `a quinze mille livres, par semaine, ce qui fait un tort tr`es consid'erable, tant par l’'ecoulement de l’argent hors du Royaume que pour les ouvriers du pays francais. S’il leur 'etait d'efendu de ne faire travailler leurs laines ailleurs qu’en France, cela ferait un grand avantage surtout pour les terres de Garignan, Montm'edy, Mouzon qui s’occupent au travail de cette manufacture, des pauvres laboureurs m^eme ruin'es par les mauvaises campagnes n’ont presque rien moissonn'e sont oblig'es de s’occuper `a filer, de m^eme les pauvres vignerons aussi ruin'es par les gr^eles de cette ann'ee pourraient s’y occuper pour gagner leur vie de m^eme, c’est ce qui engage les suppliants de recourir `a vos grandeurs.
Ce consid'er'e Messieurs v^u l’expos'e en la pr'esente requ^ete il vous plaise faire d'efenses aux fabriquants de la ville de Sedan de faire travailler `a l’avenir leurs laines hors du royaume, sous telles peines qu’ils vous plaira bon ^etre, on verrait tous les jours fleurir les habitants de cette contr'ee. Les suppliants esp`erent de vos autorit'e, et offriront leurs voeux au ciel pour la conservation de vos pr'ecieux jours.
II
Архив города Марселя (картон «Corporations»).
Marseille le 20 mars 1792.
A Messieurs le maire et officiers municipaux.
Messieurs,
Les ouvriers tonneliers se trouvent dans une position bien faite pour int'eresser votre justice et votre humanit'e. Ceux d’entre eux qui ne sont pas marseillais viennent d’^etre forcement cong'edi'es de leurs ateliers ensuite d’une invitation officielle faite de votre part, messieurs, aux chefs des ateliers de donner la pr'ef'erence aux ouvriers de cette profession qui sont n'es `a Marseille. Ces derniers ont sollicit'e et surpris cette r'equisition, et ceux d’entre vous, messieurs, qui l’ont sign'ee, n’ayant que les intentions les plus pures, 'etoient loin de pr'evoir les suites f^acheuses qu’un pareil ordre de choses pouvait entrainer. D`esque les marseillais ont 'et'e certains que la note officielle avait 'et'e pr'esent'ee aux ci-devant ma^itres-tonneliers, ils se sont charg'es de la faire ex'ecuter avec une rigueur et un appareil bien faits pour intimider les ma^itres et les ouvriers.
Ils ont 'et'e de fabrique en fabrique expulser ceux qu’ils appellent les 'etrangers et qui se piquent pourtant d’^etre aussi bons francais qu’eux, faire cesser le travail et annoncer aux ma^itres qu’ils feraient le lendemain une autre tourn'ee pour voir si les ouvriers francais n’'etaient pas employ'es.
Les ma^itres ont c'ed'e `a regret; mais autant par d'eference pour vous, messieurs, que par crainte de se compromettre `a une semonce faite de telle mani`ere qu’elle ne laisse pas la facult'e de delibrer. Ils ont 'et'e oblig'es de cong'edier des ouvriers paisibles et honn^etes, dont ils 'etaient satisfaits; et ceux-ci se trouvent comme on dit vulgairement sur le pav'e, sans moyens pour vivre et encore plus pour retourner dans leur pays. Ils se sont pr'esent'es `a vous, messieurs, et ils ont eu l’honneur de vous faire `a ce sujet leurs respectueuses observations. Vous en avez senti la justice, et en les exhortant `a la paix vous avez bien voulu leur faire esperer que les ma^itres tonneliers seraient avis'es que l’invitation qui leur a 'et'e faite, n’'etait pas un ordre rigoureux, qu’ils pouvaient en temperer l’ex'ecution, et donner cette pr'ef'erence, sans exclusion des autres ouvriers francais qu’il n’'etait pas juste de reduire, `a la mis`ere et au desespoir. Mais la publicit'e donn'ee `a votre recommandation et l’effet qu’elle avait d'ej`a produit depuis le 19 de ce mois rendent inefficace le moyen que vous avez bien voulu employer. Les ouvriers de Marseille et les chefs d’atteliers persistent les uns dans leur systeme exclusif, les autres dans une resolution prise `a regret mais qui s’allie avec leur circonspection. Le mal est au comble, messieurs, si vous de daignez venir au secours d’une classe d’hommes nombreuse, utile et infortun'ee qui n’a pas moins de droit que les autres `a la protection de la loi, et des magistrats du peuple. Il n’appartient pas aux exposants de vous indiquer les moyens de reparer la surprise: mais s’ils osent hazarder leur id'ee, iis diront qu’il n’y a qu’une proclamation sage et paternelle, telle que tout ce qui emane de votre vigilante sollicitude, qui rappellent les ouvriers marseillais `a l’ordre rassure les ma^itres et les exposants, ne rappellant `a tous que l’union, l’'egalit'e des droits, et une libert'e legale sous les bazes de la constitution ainsi que du bonheur public. Daignez leur expliquer, messieurs, que pr'eferer n’est pas exclure et sacrifier des citoyens qui n’ont pas d'em'erit'e, que dans l’interpretation abusive et arbitraire qu’on se permet de faire de votre avis donn'e aux ci-devant ma^itres tonneliers, on est all'e si loin de votre intention, que des ouvriers citoyens actifs mari'es `a Marseille, 'etablis depuis longues ann'ees ont 'et'e cong'edi'es sans piti'e, sous pr'etexte qu’ils n’'etaient pas marseillais, et `a coup s^ur, messieurs, vous n’avez jamais entendu prononcer une telle proscription.
Consid'erez que tous les citoyens de l’empire sont libres et 'egaux en droits, que la loi n’admet d’autres distinctions que celles des talens et des vertus, qu’en effacant des mots de la lanque celui de privil`ege, ce serait en quelque sorte le ressusciter si dans chaque ville les ouvriers qui y sont n'es avaient `a eux seuls le droit d’y travailler. La r'evolution a fait un peuple de fr`eres de tous les francais en abolissant la distinction du hazard de la naissance, la loi a voulu faire dispara^itre non seulement les titres que des hommes vains croyoient tenir de leurs ayeuls mais encore les pr'erogatives locales, les pr'ef'erences citadines, qui n’'etaient pas moins incons'equentes que les privil`eges, et qui dans le fait ne sont pas autre chose. Consid'erez encore, messieurs, que dans une ville de commerce qui appelle `a soi les bras et l’industrie, rien ne serait plus impolitique et pr'ejudiciel que celle esp`ece de monopole personnel, qu’il faut que les ouvriers y refluent de toute part sans quoi les domicili'es deviendraient les despotes des manufactures et des atteliers, et qu’ils pourraient mettre `a leur travail le prix le plus excessif ou les conditions les plus dures. Ce droit fait aux ouvriers tonneliers marseillais, allarme toutes les classes des ouvriers des autres d'epartements qui sont en si grand nombre `a Marseille. Ils craignent avec raison les m^emes pr'etentions de la part des compagnons de leurs travaux et les esprits sont `a ce sujet dans un 'etat d’inqui'etude qu’il est de votre sagesse d’appaiser.
Les exposants ob'eiront `a tout ce que vous leur prescrirez, mais les uns doivent aux chefs d’atteliers, les autres `a divers fournisseurs, faut il bien qu’ils puissent trouver dans leur travail le moyen de s’acquitter.
Oblig'es de se rendre chez eux, comment pourraient-ils le faire sans moyens, ni ressource. La situation de l’homme laborieux et affam'e par le besoin est dechirante, lorsqu’il se voit priv'e du travail qui seul le fait subsister.
Enfin, messieurs, s’il faut que les exposants s’'eloignent de Marseille, daignez venir `a leur secours. Ils mettent en vous, messieurs, leur confiance, et leur sort ils attendent vos ordres et ils esp`erent de votre justice que jamais vos resolutions ne pourront contredire les droits de l’homme et la voeu de la loi.