Сочинения в двенадцати томах. Том 2
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Autre mesure `a proposer, chaque jour on prendrait dans une des 48 sections, 50 hommes, plus ou moins, pour se r'epandre 'egalement dans les ateliers, et pour les surveiller.
Cette patrouille se trouverait au premier appel, qui, d`es qu’il seroit fini, seroit sign'e par l’officier commandant et autres officiers, conjointement avec l’inspecteur. Ce contr^ole appos'e, nul autre, non inscrit, ne pourrait sous aucun pr'etexte, pr'etendre `a la paye de la journ'ee: au second appel (celui de l’apr`es-d^iner), m^emes formalit'es `a remplir, meme contr^ole `a apposer.
Quelques personnes pourraient peut-^etre d'esirer que ceux qui auroient manqu'e `a l’appel du matin, pussent se pr'esenter au second appel; mais comme il y a de l’inconv'enient, il seroit prudent de point y acquiescer.
A l’appel, chaque ouvrier seroit oblig'e de repr'esenter une carte de la section qui l’auroit enregistr'e: cette mesure doit ^etre de rigueur; tout le monde doit en sentir la n'ecessit'e.
Les patrouilles no souffriront point que ni enfans, ni femmes, soit celles habill'ees en femme, soit celles sous l’habit d’homme (il y en a beaucoup ainsi d'eguis'ees) puissent ^etre enregistr'ees: il faut qu’une masse de travail, qui doit ^etre fait tel ou tel jour, puisse ^etre repr'esent'e par une masse de force qui, `a jour fixe, l’ait ex'ecut'e; car le temps fix'e pour la confection du camp a d^u ou devoit ^etre au moins ainsi calcul'e.
Chaque patrouille relev'ee, instruira de suite sa section des abus `a d'enoncer, ou des r'eformes `a proposer. La section, de son c^ot'e, en instruiroit, 1°. le directeur-g'en'eral du camp; 2°. le comit'e central, o`u les commissaires qui y seront assembl'es inscriront, sur un registre, intitul'e: Registre des travaux du camp sous Paris, chaque plainte, chaque abus d'enonc'e; chaque section en tiendra une note exacte, pour les communiquer `a ses patrouilles, — quand elles seront command'ees: elles seront `a m^eme, par l`a, de s’assurer si les abus existent encore, ou si le directeur les a arr^et'es.
VII
Нац.
С. 279.
Письмо Ролана.
18 ноября 1792 г.
Paris le 18 novembre 1792, l’An 1-r de la R'epublique francaise.
Un citoyen au Pr'esident de la convention Nationale.
Je me d'epouille du titre de Ministre, parce qu’il sert `a faire mettre des entraves `a la Libert'e de l’homme `a qui il est donn'e; parce que je crois utile `a la chose publique d’user en ce moment de tout le droit du citoyen et de l’homme libre pour attaquer des pr'ejug'es, dont les effets seroient funestes `a la France.
Le comit'e d’agriculture et de commerce a pr'esent'e un projet de d'ecret que me font croire tr`es nuisible quelqu’experience en administration, des voyages en Europe pour y 'etudier le g'enie des nations leurs relations commerciales et tr`es particuli`erement la naissance et le progr`es de cet esprit qui veut et doit faire, des int'er^ets priv'es — les 'el'ements de l’int'er^et public. Tout et l’histoire d’Angleterre, et la n^otre propre, et les grandes vues de Turgot et les erreurs d'esastreuses de Necker, tout prouve que le gouvernement ne s’est jamais m^el'e d’aucun commerce, d’aucune fabrique, d’aucune entreprise, qu’il ne l’ait fait avec des frais 'enormes en concurrence avec des particuliers et toujours au pr'ejudice de tous; que toutes les fois qu’il a voulu s’entrem^eler dans les affaires des particuliers, faire des r`eglements sur la forme sur le mode de disposer des propri'et'es, de les modifier `a son gr'e il a mis des entraves `a l’industrie, fait ench'erir la main d’oeuvre et les objets qui en sont r'esult'es.
L’objet des subsistances est dans ce cas plus particuli`erement qu’aucun autre parcequ’il est de premi`ere n'ecessit'e, qu’il occupe un grand nombre d’individus et qu’il n’en est pas un seul qui n’y soit int'eress'e. Les entraves annoncent, appellent, pr'eparent, accroissent, propagent la d'efiance; et la confiance est le seul moyen de faire marcher une administration dans un pays libre. La force — quelque moyen coactif qu’on imagine — ne sauroit ^etre employ'ee que dans les convulsions dans les momens violens et irr'efl'echis, mais dans une suite de travaux dans une continuit'e d’op'erations, l’emploi de la force n'ecessite la continuit'e de son usage; elle en 'etablit le besoin, elle le multiplie et l’aggrave sans cesse; de mani`ere que bient^ot il faudrait armer la moiti'e de la nation contre l’autre. Tel sera toujours l’effet des d'ecrets qui auront pour but de contraindre ce que la justice et la raison veulent et doivent laisser libre.
Or, toute d'eclaration exig'ee et fait de subsistances sp'ecialement sera fausse et n'ecessitera la violence: tout ordre de porter ca o`u l`a, en telle ou telle quantit'e, de vendre en tel lieu et non en tel autre, `a telle heure aux uns, `a telle heure aux autres; tout, ce qui 'etablira la g^ene tendra `a l’arbitraire et deviendra vexatoire. Le propri'etaire s’inqui`ete d’abord, se d'ego^ute ensuite; il finit par s’indigner, le peuple, alors peut s’irriter et se soulever. La source des prosp'erit'es seroit tarie, et la France deviendroit la proi d’agitations longues et cruelles. C’est une arme terrible dont les malveillans ne tardent pas de s’emparer, qu’un decret qui porte avec soi la contrainte et laisse `a la violence de le diriger. D'ej`a celui du 16 septembre dernier qui ordonne le r'ecensement des grains et autorise l’emploi de la force pour son ex'ecution, r'epand l’allarme et favorise les emeutes. Encore une entrave, encore une provocation de l’autorit'e pour la soutenir, je ne connois, je ne concois plus de puissance humaine capable d’arr^eter les d'esordres.
On ne se repr'esente pas assez, qu’en administration, en l'egislation, comme en m'echanique, la multiplicit'e de rouages g^ene les mouvemens, retarde ou diminue l’effet. Faute d’un plan raisonn'e fond'e sur l’histoire des faits, sur le r'esultat des combinaisons, sur la somme des moyens moraux et physiques, un code se trouve charg'e d’articles dont les uns sont destin'es `a rectifier les autres. Il s’en suit une complication susceptible de commentaires et l’ex'ecution devient 'egalement difficile et hazardeuse. Les inconv'enients de cette nature sont infiniment graves, dans la l'egislation des subsistances, qui devient alors un arsenal d’armes meurtri`eres que saisissent tous les partis.
Pr'esident de la repr'esentation d’un grand peuple, montrez que le grand art est de faire peu et que le gouvernement, comme l’'education, consiste principalement `a pr'evenir et emp^ech'er le mal d’une mani`ere n'egative pour laisser aux facult'es tout leur d'eveloppement; car c’est de cette libert'e que d'ependent tous les genres de prosp'erit'e. La seule chose peut-^etre que l’assembl'ee puisse se permettre sur les subsistances c’est de prononcer qu’elle ne doit rien faire qu’elle supprime toute entrave; qu’elle d'eclare la libert'e la plus enti`ere sur la circulation des denr'ees; qu’elle ne determine point d’action; mais qu’elle en d'eploie une grande contre quiconque attenterait `a cette libert'e. La gloire et la s^uret'e de la convention me paroissent attach'ees `a cet acte de justice et de raison, parcequ’il me semble que la paix et le bonheur de la nation en d'ependent.
J’abonde en motifs: le temps et l’espace sont trop courts; mais je joins ici des observations que j’ai cru devoir adresser `a la commune de Paris avec la proclamation du Pouvoir Ex'ecutif et ma lettre d’envoi de cette proclamation `a la convention elles concouriront `a d'evelopper mes id'ees. Elles m’ont paru m'eriter assez d’attention pour ^etre 'etonn'e que le comit'e charg'e d’un projet auquel sont int'eress'ees les destin'ees de la France, se soit 'eloign'e de m’entendre sur une partie d’administration dans laquelle il importe autant de recuillir les vues, de peser les raisons pour se garantir de l’erreur et n’^etre pas expos'e `a des m'eprises.