Том 6. Проза, письма
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— La demoiselle S. — voulant m'attraper(mot technique), j'ai compris qu'elle se comprometterait pour moi facilement; — aussi je l'ai compromise autant qu'il 'etait possible, sans me compromettre avec, la traitant publiquement comme `a moi, lui faisant sentir qu'il n'y a que ce moyen pour me soumettre… Lorsque j'ai vu que ca m'a r'eussi, mais qu'un pas de plus me perdait, je tente un coup de main. Avant je devins plus froid aux yeux du monde, et plus tendre avec elle pour faire voir que je ne l'aimais plus, et qu'elle m'adore (ce qui est faux au fond); et lorsqu'elle commenca `a s'en apercevoir et voulut secouer le joug, je l'abandonnai le premier publiquement, je devins dur et impertinent, moqueur et froid avec elle devant le monde, je fis la cour `a d'autres et leur racontais (en secret) la partie, favorable `a moi, de cette histoire. — Ellefut si confondue de cette conduite inattendue — que d'abord elle ne sut que faire et se r'esigna — ce qui fit parler et me donna l'air d'avoir fait une conqu^ete enti`ere; puis elle se r'eveilla — et commenca `a me gronder partout — mais je l'avais pr'evenue — et sa haine parut `a ses amies (ou ennemies) de l'amour piqu'e. — Puis elle tenta de me ramener par une feinte tristesse et en disant `a toutes mes connaissances intimes qu'elle m'aimait — je ne revins pas — et profitai de tout habilement. Je ne puis vous dire combien tout ca m'a servi — ca serait trop long, et ca regarde des personnes que vous ne connaissez pas. Mais voici la partie plaisante de l'histoire: quand je vis qu'il fallait rompre avec elle aux yeux du monde et pourtant lui para^itre fid`ele en t^ete-`a-t^ete, je trouvai vite un moyen charmant; — j''ecrivis une lettre anonyme; „M-lle: je suis un homme que vous connait et que vous ne connaissez pas, etc… je vous avertis de prendre garde `a ce jeune homme: M. L. — il vous s'eduira— etc… voil`a les preuves (des b^etises) etc…." une lettre sur 4 pages !..Je fis tomber adroitement la lettre dans les mains de la tante; orage et tonnerre dans la maison. — Le lendemain j'y vais de grand matin pour que en tout cas je ne sois pas recu. — Le soir `a un bal, je m'en 'etonne en le racontant `a mademoiselle; mad<emoiselle> me dit la nouvelle terrible et incompr'ehensible; et nous faisons des conjectures — je mets tout sur le compte d'ennemis secrets — qui n'existent pas; enfin elle me dit que ses parents lui d'efendent de parler et danser avec moi, — j'en suis au d'esespoir, mais je me garde bien, d'enfreindre la d'efense de la tante et des oncles; — ainsi fut men'ee cette aventure touchante qui certes va vous donner une fort bonne opinion de moi. Au surplus les femmes pardonnent toujours le mal qu'on fait `a une femme (maximes de La Rochefoucauld * ).Maintenant je n''ecris pas de romans — j'en fais.
Enfin vous voyez que je me suis bien veng'e des larmes que les coquetteries de m-lle S. m'ont fait verser il y a 5 ans; oh! mais c'est que nos comptes ne sont pas encore r'egl'es: elle a fait souffrir le coeur d'un enfant, et moi je n'ai fait que torturer l'amour propre d'une vieille coquette, qui peut-^etre est encore plus… mais n'eanmoins, ce que je gagne c'est qu'elle m'a servi `a quelque chose! — oh c'est que je suis bien chang'e; c'est que, je ne sais pas comment ca se fait, mais chaque jour donne une nouvelle teinte `a mon caract`ere et `a ma mani`ere de voir! — ca devait arriver, je le savais toujours… mais je ne croyais pas que cela arriv^at si vite. Oh, ch`ere cousine, il faut vous l'avouer, la cause de ce que je ne vous 'ecrivais plus, `a vous et `a M-lle Marie * , c'est la crainte que vous ne remarquiez par mes lettres que je ne suis presque plus digne de votre amiti'e… car `a vous deux je ne puis pas cacher la v'erit'e, `a vous qui avez 'et'e les confidentes de mes r^eves de jeunesse, si beaux — surtout dans le souvenir.
Et pourtant `a me voir maintenant on dirait que je suis rajeuni de 3 ans, tellement j'ai l'air heureux et insouciant, content [85] de moi-m^eme et de l'univers entier; ce contraste entre l'^ame et l'ext'erieur ne vous para^it-il pas 'etrange? —
Je ne saurais vous dire combien le d'epart de grand'maman m'afflige, — la perspective de me voir tout-`a-fait seul la premi`ere fois de ma vie m'effraye; dans toute cette grande ville il ne restera pas un ^etre qui s'interesse v'eritablement `a moi…
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передcontent было:et — Ред.
Mais assez parler de ma triste personne — causons de vous et de Moscou. On m'a dit que vous avez beaucoup embelli, et c'est M-me Ouglitzki * qui l'a dit; en ce cas seulement je suis s^ur qu'elle n'a pas menti, car elle est trop femme pour cela: elle dit encore que la femme de son fr`ere est charmante * …en ceci je ne la crois pas tout-`a-fait, car elle a int'er^et de mentir… ce qui est dr^ole c'est qu'elle veut se faire malheureuse `a tout prix, pour attirer les condol'eances de tout le monde, — tandis que je suis s^ur qu'il n'y a pas au monde une femme qui soit moins `a plaindre… `a 32 ans avoir ce caract`ere d'enfant, et s'imaginer encore faire des passions !.. — et apr`es cela se plaindre? — Elle m'a annonc'e encore que mademoiselle Barbe allait se marier avec M. Bachm'etieff * ; je ne sais pas si je dois trop lui croire — mais en tout cas je souhaite `a M-lle Barbe de vivre en paix conjugale jusqu'au c'el'ebrement de sa noce d'argent,— et m^eme plus, si jusque-l`a elle n'en est pas encore d'ego^ut'ee !..
Maintenant voici mes nouvelles,
Dites `a Alexis que sa passion M-lle Ladigenski * devient de jour en jour plus formidable !..je lui conseille aussi d'engraisser encore pour que le contraste ne soit si frappant. Je ne sais pas si la mani`ere de vous ennuyer est la meilleure pour obtenir ma gr^ace; ma huiti`eme page va finir et je craindrais d'en commencer une dixi`eme… ainsi donc, ch`ere et cruelle cousine, adieu, et si vraiment vous m'avez remis dans votre faveur, faites le moi savoir, par une lettre de votre domestique, — car je n'ose pas compter sur un billet de votre main.
Adieu donc, j'ai l'honneur d'^etre ce qu'on met au bas d'une lettre…
votre tr`es humble M. Lermantoff.
P. S. Mes respects je vous pris `a mes tantes, cousines, et cousins, et connaissances…
<См. перевод в примечаниях * >
Гедеонову А. М., около 20 декабря 1835 *
<Петербург, около 20 декабря 1835 г.>
Милостивый Государь, Александр Михайлович * ,
Возвращенную цензурою мою пьесу «Маскерад» я пополнил четвертым актом, с которым, надеюсь, будет одобрена цензором; а как она еще прежде представления Вам подарена мною г-ну Раевскому, то и новый акт передан ему же для представления цензуре.
Отъезжая на несколько времени из Петербурга, я вновь покорнейше прошу Ваше Превосходительство оказать моему труду высокое внимание Ваше.
С отличным почтением и преданностью честь имею быть Вашего Превосходительства
покорнейший слуга
М. Лермантов.
Раевскому С. А., 16 января 1836 *
Тарханы, 16-го января <1836 г.>
Любезный Святослав * !
Мне очень жаль, что ты до сих пор ленишься меня уведомить о том, что ты делаешь, и что делается в Петербурге. Я теперь живу в Тарханах, в Чембарском уезде (вот тебе адрес на случай, что ты его не знаешь), у бабушки, слушаю, как под окном воет мятель (здесь всё время ужасные, снег в сажень глубины, лошади вязнут и <…> и соседи оставляют друг друга в покое, что, в скобках, весьма приятно), ем за десятерых, <…> не могу, потому что девки воняют, пишу четвертый акт новой драмы * , взятой из происшествия, случившегося со мною в Москве * . — О Москва, Москва, столица наших предков, златоглавая царица России великой, малой, белой, черной, красной, всех цветов, Москва, <…> преподло со мною поступила. Надо тебе объяснить сначала, что я влюблен. И что же я этим выиграл? — Одни <…>. Правда, сердце мое осталось покорно рассудку, но в другом не менее важном члене тела происходит гибельное восстание. Теперь ты ясно видишь мое несчастное положение и, как друг, верно, пожалеешь, а может быть, и позавидуешь, ибо всё то хорошо, чего у нас нет, от этого, верно, и <…> нам нравится. Вот самая деревенская филозофия!
Я опасаюсь, что моего «Арбенина» снова не пропустили, и этой мысли подало повод твое молчание. Но об этом будет!
Также я боюсь, что лошадей моих не продали и что они тебя затрудняют. Если бы ты об этом раньше написал, то я бы прислал денег для прокормления их и людей, и потом если они не продадутся, то я отсюда не возьму столько лошадей, сколько намереваюсь. Пожалуста, отвечай, как получишь.
Объявляю тебе еще новость: летом бабушка переезжает жить в Петербург * , т. е. в июне месяце. Я ее уговорил потому, что она совсем истерзалась, а денег же теперь много * , но я тебе объявляю, что мы всё-таки не расстанемся.
Я тебе не описываю своего похождения в Москве в наказание за твою излишнюю скромность, — и хорошо, что вспомнил об наказании — сейчас кончу письмо (ты видишь из этого, как я еще добр и великодушен).
М. Лермонтов.
Арсеньевой Е. А., март-апрель 1836 *
<Царское Село, конец марта-первая половина
апреля 1836 г.>