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Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la po?sie de langue fran?aise
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Sur la mer-Oc'eane, Sur une ^ile Bouyane, G'eante parmi les pierres Est la pierre-Alatyr! Blanche, elle br^ule et irradie, Ardente, et qui ne peut froidir. Sa courbe est belle, — Elle bout, cette Pierre-Bouillant! Elle br^ule, cette Pierre-miracle Meilleure que l''emeraude. A tous instants vivante est-elle, Cette pierre de soleil! Sous cette pierre se c`ele Le r^eve inassouvi. H^ate-toi vers elle, h^ate-toi, Touche aux myst`eres des mers! La mer devient large, et large… Sur la pierre-Alatyr Est assise, qui arde dans les rayons, La force de foudre — qui est l'Aurore. Elle est assise, la Donzelle-Belle, Et elle rit impassiblement. Les risettes de la Vierge Sont des aubes au-dessus de l'Eau. Mais que l'envie l'en prenne, Le rire sera d'une vie innombrable: Elle se mettra `a rire — ainsi Qu'un 'eclair tout `a coup s''eploie! Sonore de plus en plus, vient le rire chantant. Les nuages rougissent en incendies. Flammable est la Beaut'e Et transparent son voile… Sur la mer-Oc'eane, Sur une ^ile-Bouyane J'aimais l`a cette Vierge, — J'y 'etais tel que son h^ote. J''etais sur cette Pierre, — Et un charme me donne-t-elle, Elle, dans le feu vivant, Sur la Pierre de Soleil. Oh! le charme est puissant Que me donna la Vierge passionn'ee! Je vais par Elle tout asservir, — Et, br^ule, Feu, plus ardemment! Celui-l`a qui rongera la Pierre, Lui, de mon charme pourra Eteindre les rayons… Br^ule, ^o Feu, br^ule vite! Mais, qui rongera la Pierre? Mais, qui surmontera la flamme? Salut! 'eclat des Jours, Et br^ule, ^o Feu, plus ardemment!

Traduit par Alexandra de Holstein et Ren'e Ghil

Из книги «Жар-птица»

(М., «Скорпион», 1907)

Отчего перевелись витязи на Руси/Pourquoi il n'est plus de preux en Russie

То не ветры в Небе слеталися, То не тучи в Небе сходилися, Наши витязи в бой собиралися, Наши витязи с недругом билися. Как со всею-то волей охотною Развернули размашистость рьяную, Потоптали дружину несчетную, Порубили всю силу поганую. Стали витязи тут похвалятися, Неразумно в победе смеятися, Что, мол, плечи могутны все биться хотят, Кони добрые не уходилися, И мечи-то их не притупилися, Нам нездешнюю силу давай, говорят, И с нездешнею силой мы справимся, Да и так ли мы с ней позабавимся. Только слово такое промолвил один, Как явилися двое воителей, Только двое, не полчище вражьих дружин, Но воителей, не говорителей. И воскликнули: «Вступимте, витязи, в бой, Пусть вас семеро, нас только двое». Не узнали воителей витязи, в этой минуте слепой Разгорелося сердце в груди ретивое, Жажда биться — в крови горяча. Налетел тут один на воителей, светят глаза огневые Разрубил пополам их, с плеча, Стало четверо их, все четыре — живые. Налетел тут другой, и испробовал силу меча, Разрубил пополам, стало восьмеро их, все — живые. Налетает тут третий, и очи горят огневые, Разрубил пополам молодецким ударом с плеча, Стало вдвое их больше, идут, все идут, все — живые. Тут все витязи бросились эту дружину рубить, Размахнутся — где недруги, вдвое им быть, Надвигаются, грозно-немые. И безвестная сила растет и растет, Все на витязей с боем идет. И не столько уж витязи борются тут, Как их добрые кони копытами бьют. А безвестная рать все растет и растет, Все на бьющихся витязей с боем идет. Разрастаются силы, и грозны, и жутки. Бились витязи ровно три дня, три часа, три минутки Намахалися плечи могутные их, Притупились мечи их булатные, Уходилися кони в разбегах своих, Утомили удары возвратные. А безвестная рать все растет и растет, Все на бьющихся витязей с боем идет. Испугались бойцы тут могучие, Побежали к горам. Побежали к пещерам, к ущельям, где чащи дремучие Подбежит один витязь к горе — и останется там, Каменеет, Подбегает другой — и, как камень, причтется к камням Третий, все, — подбежит изумленный — немеет. С этих пор на Руси уже более витязей нет, С этих пор в сумрак гор углубиться не всякий посмеет, Странен глыб их узор, и таинственный свет Над провалами часто белеет.
Ce ne sont pas les vents, qui accouraient dans le ciel! Ce ne sont pas les nues, qui dans le ciel s'aheurtaient! Nos Preux se pr'eparaient au combat, Nos Preux combattaient l'ennemi. Et de toute la volont'e de leur d'esir Ils ont d'eploy'e l'imp'etueux brandissement! Ils foul`erent une arm'ee innombrable, Ils occirent toute la force pa"ienne… Et les Preux, alors, se mirent `a se vanter, D'eraisonnablement rire dans la victoire! — «Les 'epaules puissantes, offraient-ils, veulent encore lutter, Les chevaux vaillants ne sont pas las encore, Et les glaives ne sont pas 'emouss'es! Qu'on nous donne, dirent-ils, une Force qui n'est pas d'ici, Et nous exterminerons cette Force qui n'est pas d'ici, — Et combien, avec elle, nous nous amuserons!»… Et, d`es que de l'un d'eux, fut cette parole, Parurent deux Guerriers, Seulement deux, non point la masse d'hommes, Mais des guerriers, et non pas des parleurs! Et ils proclam`erent: «Or, entrons en lutte, les Preux! Vous ^etes sept, nous sommes deux, — peu importe!»… Dans ce moment aveugle les Preux n'ont pas reconnu qui 'etaient les Guerriers: S'alluma en leur poitrine le coeur ardent. La soif de bataille est chaude dans le sang… Les yeux qui flambent, sur les guerriers un s''elancait Et les coupa en deux, d'un seul effort d''epaule: Ils devinrent quarte, — tous les quatre vivants!… S''elanca un second, sur eux 'eprouva la duret'e du glaive, Et les coupa en deux: ils devinrent huit, tous les huit vivants!… S''elanca le troisi`eme, les yeux qui br^ulent, Les coupa en deux par un coup de hardiesse: Ils devinrent deux fois plus, — ils s'avancent et tous s'avancent, tous vivants!… Alors, tous les Preux s'enlev`erent pour hacher cette arm'ee. Ils ont brandi les glaives: o`u 'etait l'ennemi, il en est deux fois plus, Et qui s'approchent, et muets, et menacants. Et la puissance inconnue grandit et grandit Et s'avance sur les Preux, en attaque! Et maintenant les Preux ne luttent pas autant Que meurtrissent, de leurs sabots frappant, les destriers vaillants… Mais la puissance inconnue grandit et grandit, Toujours avance, combattante, sur les Preux qui bataillent. Hors de soi-m^eme sortent les forces neuves et menacantes, — fatales d'horreur!… Juste trois jours, trois heures, trois minutes, les preux lutt`erent. Leurs 'epaules puissantes ont assez travaill'e, Les glaives damasquin'es se sont 'emouss'es, Les chevaux se lass`erent dans leurs 'elans! Les coups qu'ils ont rendus ont 'epuis'e les Preux… Mais l'arm'ee inconnue grandit et grandit Et sur les Preux bataillant s'avance, — en attaque! Alors, prirent peur les Chevaucheurs puissants… Ils coururent vers les montagnes, Ils coururent vers les cavernes, vers les gorges o`u la for^et inextricable se tient: Mais quand arrive un Preux `a la montagne, il y reste P'etrifi'e. Et arrive un second, — et, pierre, il s'ajoute aux pierres. Et le troisi`eme et tous les autres, s'en sont venus, 'etonn'es, — et ils deviennent muets!… Et depuis, il n'est plus de Preux en Russie. Et depuis, dans l'ombre des montagnes il en est peu qui osent s'aventurer: 'Etrange est le dessin de leurs rocs, et une lueur myst'erieuse Au-dessus des gouffres, souvent blanchit…

Traduit par Alexandra de Holstein et Ren'e Ghil

Из книги «Птицы в воздухе»

(1908)

Город/La ville

Сколько в Городе дверей, — вы подумали об этом? Сколько окон в высоте по ночам змеится светом! Сколько зданий есть иных, тяжких, мрачных, непреклонных, Однодверчатых громад, ослепленно-безоконных. Склады множества вещей, в жизни будто бы полезных. Убиение души — ликом стен, преград железных. Удавление сердец — наклоненными над нами Натесненьями камней, этажами, этажами. Семиярусность гробов. Ты проходишь коридором. Пред враждебностью дверей ты скользишь смущенным вором. Потому что ты один. Потому что камни дышат. А задверные сердца каменеют и не слышат. Повернется в дырке ключ — постучи — увидишь ясно, Как способно быть лицо бесподходно-безучастно. Ты послушай, как шаги засмеялись в коридоре. Здесь живые — сапоги, и безжизненность — во взоре. Замыкайся уж и ты, и дыши дыханьем Дома. Будет впредь и для тебя тайна комнаты знакома. Стены летопись ведут, и о петлях повествуют. Окна — дьяволов глаза. Окна ночи ждут. Колдуют.
Que de portes dans une Ville! — Y avez-vous pens'e? Que de fen^etres, en la hauteur, se serpentent en lumi`ere! Que de monuments, lourds, sombres et inexorables, Masses 'enormes, mais elles, qui n'ont qu'une porte, et aveugles. Multitude de choses en amas, utiles — soi-disant — `a la vie! Meurtre de l'^ame de par la face des murs, de par les interpositions de fer. 'Etouffement du coeur sous l'inclinaison sur nous D'amoncellements de pierres, d''etages et d''etages: Cercueils sept fois 'etag'es… Tu passes par un couloir, la rue… Devant l'hostilit'e des portes, Ainsi qu'un voleur troubl'e, tu glisses, — Parce que tu es seul, — parce que les pierres respirent! Et les coeurs de derri`ere les portes se sont p'etrifi'es, n'entendent pas. Si la clef tourne dans la serrure — frappe — et, clairement, tu verras Combien un visage peut ^etre inaccessiblement indiff'erent!… 'Ecoute, comme les pas se mettent а rire par le couloir: Ici vivent les bottes, — le regard est sans vie… Plut^ot enferme-toi aussi, et respire la respiration de la Maison! D'esormais, de toi aussi, le myst`ere de la chambre sera connu: Les murs r'edigent des annales, et parlent de noeuds coulants… Les fen^etres, — ce sont les yeux des diables, — les fen^etres attendent la nuit, et ensorcellent!

Traduit par Alexandra de Holstein et Ren'e Ghil

Облачная лестница/L''echelle des nu'ees

Если хочешь в край войти вечно-золотой, Облачную лестницу нужно сплесть мечтой. Облачные лестницы нас ведут туда, Где во сне бываем мы только иногда. А и спать не нужно нам, лишь возьми росу, Окропи вечернюю света полосу, И, скрепивши облачко месячным лучом, В путь иди, не думая больше ни о чем.
Pour aller au pays qui toujours 'eblouit, Avec le songe tresse une 'echelle c'eleste. L''echelle de nu'ees qui l`a-bas nous conduit O`u parfois seulement nous s'ejournons en r^eve. Qu'importe le sommeil! Recueille la ros'ee Et qu'elle arrose au soir le ruban de lumi`ere, Arrimant d'un rayon de lune la nu'ee, Va, oublie en chemin les soucis 'eph'em`eres.

Traduit par Francois K'erel et Charles Dobzynski

Долины сна/Les vall'ees du songe

Пойду в долины сна, Там вкось растут цветы. Там падает Луна С бездонной высоты. Вкось падает она, И все не упадет. В глухих долинах сна Густой дурман цветет. И странная струна Играет без смычков. Мой ум — в долинах сна, Средь волн без берегов.
J'irai dans les vall'ees du songe O`u des fleurs s'ouvrent en penchant. L`a-bas l`a-bas, la Lune plonge Du haut des ab^imes g'eants. Obliquement la lune plonge D'un bond qui n'en finit jamais. Dans les sourdes vall'ees du songe S'exhale un opium 'epais. L`a-bas vibre une corde 'etrange Mais l'archet ne l'a pas fr^ol'ee. L'^ame dans les vall'ees du songe Au coeur de l'onde illimit'ee. Traduit par Francois K'erel et Charles Dobzynski

Это ли?/Est-ce?

Это ли смерть? Или сон? Или счастье? Рокот безмерный органного пения. Тайна великих затонов бесстрастия. Мление вольное. Сладость забвения. Окна цветные застыли от холода, Льдяные, встали воздушной преградою, Было ли? Умерло? Было ли молодо? Было ли, стало ли новой отрадою? Краски огнями горят необманными, Сказки закрыли холодную твердь. Сердце рыданьями дышит органными. Это ли смерть?
Est-ce la Mort? Ou le Sommeil? Ou le Bonheur? Retentissement immense d'un chant d'orgue. Le myst`ere des grands lacs d'impassibilit'e. P^amoison continue, et le d'elice de l'oubli. Les fen^etres color'ees se troublent de gel. Et glac'ees, elles se l`event en a'erienne opacit'e. Cela fut-il? Mort? — Jeune?… Cela fut-il? Ou est-ce devenu un d'elice nouveau? Les couleurs flamboient en feux qui ne trompent pas, Des magies ont couvert le froid firmament. Le coeur est plein des sanglots de l'orgue: Est-ce la Mort?
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