La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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Fant^omas en oubliait presque la pr'esence de Hans Elders qui le fixait maintenant avec des yeux hagards…
Nerveusement, il retourna dans ses doigts la t^ete de mort.
Oui, il le reconnaissait, oui, c’'etait bien ce qu’il 'etait venu chercher au Natal. C’'etait bien ce cr^ane qui contenait les papiers de sa fille, de cette H'el`ene qui, lui disait-on, 'etait morte et qu’il voulait croire en vie dans la formidable incr'edulit'e que mettait en son coeur le sentiment paternel.
Incapable de r'eprimer son impatience, et alors qu’il n’e^ut pas voulu, pourtant, op'erer devant Hans Elders, Fant^omas qui connaissait, lui, pour les avoir machin'es, les secrets de ces ossements, cherchait le ressort myst'erieux. Le cr^ane s’ouvrit.
Mais alors qu’enfin Fant^omas pensait atteindre le but que depuis de longs jours il poursuivait, un cri de rage lui 'echappa.
`A l’int'erieur du cr^ane, il ne retrouvait rien. Les parchemins qu’il cherchait n’'etaient pas l`a. On les avait vol'es. On l’avait trahi. Il 'etait jou'e. Ce fut alors une sc`ene abominable… Fou de col`ere, Fant^omas se pr'ecipita sur Hans Elders. Il prit au collet le directeur de Diamond City, il lui cria :
— Mis'erable. O`u sont mes parchemins ? Tra^itre, deux fois tra^itre, qu’en as-tu fait ?
Hans Elders qui ne pouvait comprendre, lui qui n’avait jamais su d'ecouvrir le ressort ouvrant le cr^ane, comment les papiers que lui demandait Fant^omas avaient disparu, eut `a peine le temps de balbutier :
— Je ne sais pas.
Fant^omas, cette fois, n’'etait plus ma^itre de lui.
C’'etait d’un mouvement tout instinctif qu’il repoussait violemment Hans Elders qui tournoya sur lui-m^eme, 'etourdi, tr'ebuchant, pr^et `a s’'ecrouler.
Et c’'etait encore instinctivement que Fant^omas tira de sa ceinture son revolver, et sans m^eme prendre le temps d’ajuster Hans, tendit le bras et presque `a bout portant fit feu sur celui qu’il accusait de trahison.
— Mis'erable, tu paieras de ta vie d’avoir voulu te jouer de moi.
Hans, atteint en plein coeur, tomba sans un cri, tu'e roide, sur le sol du caveau.
Puis un silence effroyable, un silence o`u l’on n’entendait gu`ere que le souffle haletant, rauque de Fant^omas, de Fant^omas si indiff'erent au sort de Hans Elders qu’il avait d'ej`a presque oubli'e ce complice inutile, qu’il devait s’appuyer `a la muraille tant il 'etait lui-m^eme an'eanti, d'esesp'er'e par la disparition des parchemins auxquels il tenait avant tout.
Quelques minutes pass`erent…
Soudain, Fant^omas releva la t^ete.
Une sueur froide lui coulait du front.
Un tressaillement convulsif agitait tout son ^etre. Qu’'etait-ce encore ?
Fant^omas croyait qu’il venait d’entendre marcher. Il 'etait alors au fond du caveau, o`u ne se trouvait qu’une seule porte. Allait-il se laisser prendre dans ce petit b^atiment comme dans une sourici`ere ?
Une voix jeune, fra^iche, claire, cria dans le silence :
— Pas un mouvement, ou vous ^etes mort.
Fant^omas avait bondi vers la porte de l’ossuaire, pr^et `a se frayer un passage… Il devait reculer…
Dans l’encadrement de la porte, il apercevait, en effet, la silhouette mince et fine d’un jeune homme, d’un tout jeune homme, qui, un fusil `a l’'epaule, le couchait en joue, se tenait pr^et, au plus petit mouvement, `a faire feu sur lui.
— Qui ^etes-vous ? r^ala Fant^omas. Que me voulez-vous ? Faites-moi place. Ne vous m^elez pas de choses qui ne vous concernent pas.
Mais il s’interrompit…
Le jeune homme, `a nouveau, venait de r'ep'eter sur un ton auquel on ne pouvait se tromper :
— Pas un mouvement, ou vous ^etes mort.
Fant^omas v'ecut alors une seconde abominable. Que faire ?
Quel 'etait cet inconnu ?
Et, voulant risquer le tout pour le tout, ainsi qu’il en avait l’habitude, en une seconde Fant^omas d'ecida de bondir sur l’inconnu, d’essuyer un coup de feu, au besoin, mais de se frayer un passage co^ute que co^ute.
Le bandit, toutefois, n’eut pas le temps de mettre ce plan de fuite `a ex'ecution.
Une foule d’ouvriers, de serviteurs, se pr'ecipitait en effet vers l’ossuaire…
Le coup de revolver de Fant^omas, r'esonnant sous la vo^ute du petit b^atiment avait fait un vacarme de tous les diables, on l’avait entendu, on accourait.
Fant^omas comprit qu’il 'etait perdu.
Parbleu, les arrivants apercevraient `a ses pieds le cadavre de Hans et ce jeune homme qui le tenait en joue, qui allait le d'enoncer… Ils 'etaient cinquante contre un, il ne pourrait m^eme pas lutter.
Mais brusquement, Fant^omas, dans son infernal g'enie, trouva une ruse.
Comme ceux qui accouraient parvenaient pr`es de l’ossuaire, Fant^omas hurla :
— `A l’aide, au secours, on m’assassine.
Fant^omas, apr`es avoir tu'e Hans Elders, avait jet'e au loin le revolver dont il s’'etait servi. Il 'etait sans armes. Il 'etait `a c^ot'e de la victime. On pouvait s’y tromper.
Et il n’h'esitait pas. C’'etait le jeune inconnu qui allait l’accuser qu’il accusait du meurtre de Hans.
Les arrivants, pourtant, `a son appel, s’'etaient presque immobilis'es.
`A coup s^ur, nul ne comprenait, nul ne devinait pourquoi lui, que pas un d’eux ne connaissait, se trouvait dans l’ossuaire, appelant au secours, et cela pr`es du cadavre de Hans Elders.
Que s’'etait-il pass'e au juste ?
Un ouvrier, un colosse, brusquement se saisit par derri`ere du jeune homme qui tenait toujours en joue Fant^omas et n’avait point m^eme r'epondu `a son appel.
— Allo Teddy, cria-t-il, qu’est-ce qui vous prend ? Qu’avez-vous fait ?