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La livr?e du crime (Преступная ливрея)
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— Il n’y a en ce moment qu’une femme de chambre. Mme d’Anr'emont vient de rentrer de voyage, elle n’a encore engag'e qu’une bonne.

— Et o`u est-elle, cette bonne ?

— C’est vrai, elle n’est pas l`a la bonne. Je ne l’ai m^eme pas vue depuis ce matin, hier soir elle est venue un peu bavarder dans ma loge, me causer de ses nouveaux ma^itres et puis, elle est rentr'ee apr`es avoir 'et'e voir un des agents de son bureau de placement. Ce matin, Je ne l’ai pas vue.

Juve grommela quelque chose, une phrase que M. Casimir n’entendit pas :

— Voil`a une maison o`u habitent trois personnes, un jeune homme, sa ma^itresse, une jeune bonne. Le jeune homme est victime d’une abominable agression, l’appartement est cambriol'e et personne n’est l`a, sauf la victime. La ma^itresse et la bonne sont en fuite. Oui, ca m’a bien l’air de ca. C’est bizarre : est-ce que Rita d’Anr'emont devrait bient^ot faire connaissance avec les cellules du D'ep^ot ?

En grommelant, Juve arpentait le vestibule du petit h^otel sans m^eme tenir compte de la figure stup'efaite de M. Casimir :

— C’est bizarre, continuait le policier, c’est bizarre, mais ce n’est peut-^etre pas incompr'ehensible, ce crime-l`a. Le vitriol c’est une arme de femme et il y a deux femmes. Laquelle est la complice de l’autre ?

Juve suspendit sa promenade, se retourna.

M. Casimir venait de pousser une exclamation. La porte du vestibule s’'etait soudain ouverte.

3 –

« AUX ENFANTS DU LIORAN »

Cependant, une vive animation r'egnait au sommet des Buttes-Chaumont, `a proximit'e de Belleville, dans cette partie de Paris diam'etralement oppos'ee par la situation, l’aspect, le caract`ere des habitants, au quartier de l’'Etoile. Ce m^eme matin, un mouvement populaire agitait la rue de la Mouza"ia.

Il 'etait huit heures et demie, les enfants du quartier se rendaient en courant `a l’'ecole voisine, les m'enag`eres faisaient le march'e.

Les boutiques des marchands de vins et des caf'es-bars qui pullulent dans ce quartier, n’'etaient pas d'esertes, bien que la plupart des hommes fussent partis au travail. Il en restait toujours qui ch^omaient, et que le programme d’une journ'ee de repos poussait tout naturellement au cabaret.

Le bar qui donnait sur la rue de la Libert'e 'etait particuli`erement achaland'e. Il avait une apparence myst'erieuse. De petits rideaux d'efra^ichis en dissimulaient aux passants la client`ele. C’'etait une salle basse, enfum'ee, 'etroite, elle-m^eme divis'ee en deux parties par une 'etroite cloison en carreaux de pl^atre, recouverts d’un papier jadis rose tendre.

`A droite de cette cloison, perc'ee d’une sorte de judas, se trouvait le comptoir de zinc et quelques tables 'etroites. De l’autre c^ot'e de la cloison, le magasin de bois, charbon, margotins.

Bon pr'etexte pour le client qui venait chercher un seau de boulets et se retrouvait au milieu d’une partie de « coinch'ee », devant l’ap'eritif. Le patron, un gros Auvergnat apoplectique, c’'etait le p`ere Joseph, et il avait mis comme enseigne `a sa boutique : « Aux Enfants du Lioran », ce qui lui donnait deux sortes de clients : les originaires du Centre, et ceux des autres d'epartements.

Ce matin-l`a, on refusait du monde. D`es huit heures, en effet, une bande ayant envahi le petit caf'e s’'etait mise `a chopiner bruyamment. Mais le p`ere Joseph n’y voyait aucun mal, puisqu’on lui payait d’avance le vin rouge.

Dans ce groupe patibulaire, se d'etachaient deux silhouettes d’hommes qui attiraient et retenaient l’attention. L’un 'etait grand, maigre, sec. Il avait une t^ete osseuse, un cr^ane d'enud'e, cependant que de ses 'epaules tombantes, pendaient deux bras d'emesur'ement longs que terminaient des mains immenses. Il 'etait v^etu, cet homme, d’un complet de velours, il portait au lieu de col un foulard rouge.

Son compagnon 'etait, au contraire, un petit individu grassouillet, fr'etillant comme une carpe, au ventre rebondi sous la cotte bleue de m'ecanicien. Dans son visage jovial et narquois s’ouvraient deux yeux : l’un tout petit, l’autre d'emesur'ement grand.

Les deux n’arr^etait pas :

— Cette vieille crapule de Bec-de-Gaz.

— Cette grosse fripouille d’OEil-de-Boeuf.

— `A la tienne ma vieille branche.

— `A la tienne mon salaud.

Puis, le grand individu sec et osseux interpellait le patron :

— 'Ecoute voir, p`ere Joseph, am`ene encore une chopine, il nous faut du rouge et du bon.

Puis se tournant vers son compagnon :

— C’est moi qui paye, OEil-de-Boeuf, il faut tout de m^eme que j’en ai du plaisir `a te retrouver, pour r'egaler comme ca, la compagnie.

— T’occupe pas, Bec-de-Gaz, apr`es la tienne, ce sera la mienne, de tourn'ee.

Les deux apaches, OEil-de-Boeuf et Bec-de-Gaz, s’'etaient rencontr'es quelques instants auparavant, au coin de la rue de la Libert'e.

Ils avaient 'et'e si surpris de se voir, ils s’attendaient si peu `a se trouver l’un en face de l’autre, qu’ils avaient failli d’abord ne point se reconna^itre. Et puis, il y avait si longtemps qu’ils ne s’'etaient retrouv'es, qu’instinctivement ils avaient redout'e un rapprochement, mais, le souvenir de leur vieille amiti'e avait triomph'e des appr'ehensions et les deux gaillards apr`es une h'esitation, tr`es momentan'ee, 'etaient tomb'es dans les bras l’un de l’autre.

Naturellement, c’'etait chez le marchand de vin qu’on avait 'et'e c'el'ebrer cette heureuse rencontre. Et comme pour aller de l’endroit o`u ils se trouvaient jusqu’au cabaret du p`ere Joseph, il fallait parcourir cent m`etres, on avait rencontr'e une demi-douzaine de copains qui, flairant quelques bouteilles `a boire, s’'etaient bien gard'es de manquer cette aubaine.

— C’est 'egal, j’ai plus de veine que toi. Apr`es avoir 'echapp'e `a la guillotine, ce qui n’arriv'e pas `a tout le monde, je suis maintenant en libert'e provisoire et pour peu que je ne me fasse pas poisser pendant cinq ans, j’en aurais fini avec la surveillance des « curieux », tandis que toi, mon pauvre Bec-de-Gaz, t’es toujours sous le coup d’une rafle de la pr'efectance. Enfin te bile pas, on sera l`a pour te prot'eger, les copains et moi-m^eme, on est pas des vaches, on n’ira pas causer.

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