Французский с Проспером Мериме. Кармен
Шрифт:
– Moi d’abord, toi ensuite (сначала я, потом ты). Je sais bien que cela doit arriver ainsi (я знаю, что это должно так произойти).
– R'efl'echis, repris-je (подумай, – продолжал я); je suis au bout de ma patience et de mon courage (я теряю и терпение, и мужество: «я на краю моего терпения и мужества»); prends ton parti ou je prendrai le mien (прими свое окончательное решение, или я приму свое).
Elle se mit `a sourire, et me dit:
– Moi d’abord, toi ensuite. Je sais bien que cela doit arriver ainsi.
– R'efl'echis, repris-je; je suis au bout de ma patience et de mon courage; prends ton parti ou je prendrai le mien.
Je la quittai et j’allai me promener du c^ot'e de l’ermitage (я оставил ее и пошел прогуляться
– Mon p`ere, lui dis-je (отец, – сказал я ему), voulez-vous prier pour quelqu’un qui est en grand p'eril (не откажетесь помолиться за одного человека, который в большой опасности; quelqu’un – кто-нибудь, некто)?
– Je prie pour tous les afflig'es, dit-il (я молюсь за всех скорбящих, сказал он; affliger – поражать, постигать; печалить).
Je la quittai et j’allai me promener du c^ot'e de l’ermitage. Je trouvai l’ermite qui priait. J’attendis que sa pri`ere f^ut finie; j’aurais bien voulu prier, mais je ne pouvais pas. Quand il se releva, j’allai `a lui.
– Mon p`ere, lui dis-je, voulez-vous prier pour quelqu’un qui est en grand p'eril?
– Je prie pour tous les afflig'es, dit-il.
– Pouvez-vous dire une messe pour une ^ame (вы можете поминуть душу; messe, f – месса; обедня; богослужение) qui va peut-^etre para^itre devant son Cr'eateur (которая, может быть, предстанет перед своим Создателем; para^itre – показываться, появляться)?
– Oui, r'epondit-il en me regardant fixement (да, – ответил он, глядя на меня пристально).
Et, comme il y avait dans mon air quelque chose d’'etrange (и посколько в моем лице, видимо, было что-то странное; air, m – вид), il voulut me faire parler (он хотел разговорить меня: «заставить меня говорить»):
– Il me semble que je vous ai vu, dit-il (мне кажется, что я вас видел /где-то/, – сказал он).
Je mis une piastre sur son banc (я положил один пиастр на его скамью).
– Pouvez-vous dire une messe pour une ^ame qui va peut-^etre para^itre devant son Cr'eateur?
– Oui, r'epondit-il en me regardant fixement.
Et, comme il y avait, dans mon air quelque chose d’'etrange, il voulut me faire parler:
– Il me semble que je vous ai vu, dit-il.
Je mis une piastre sur son banc.
– Quand direz-vous la messe? lui demandai-je (когда вы будете служить обедню, – спросил его я).
– Dans une demi-heure (через полчаса). Le fils de l’aubergiste de l`a-bas va venir la servir (сын хозяина гостиницы придет прислуживать; servir – служить; /церк./ служить /мессу и т. п./). Dites-moi, jeune homme (скажите мне, молодой человек), n’avez-vous pas quelque chose sur la conscience qui vous tourmente (нет ли у вас на совести чего-нибудь, что мучит вас)? voulez-vous 'ecouter les conseils d’un chr'etien (не хотите ли вы послушать советов христианина; conseil, m)?
– Quand direz-vous la messe? lui demandai-je.
– Dans une demi-heure. Le fils de l’aubergiste de l`a-bas va venir la servir. Dites-moi, jeune homme, n’avez-vous pas quelque chose sur la conscience qui vous tourmente? voulez-vous 'ecouter les conseils d’un chr'etien?
Je me sentais pr`es de pleurer (я чувствовал, что готов расплакаться). Je lui dis que je reviendrais, et je me sauvai (я ему сказал, что вернусь, и убежал). J’allai me coucher sur l’herbe jusqu’`a ce que j’entendisse la cloche (я прилег на траву и лежал, пока не услышал колокол). Alors, je m’approchai, mais je restai en dehors de la chapelle (тогда
Je me sentais pr`es de pleurer. Je lui dis que je reviendrais, et je me sauvai. J’allai me coucher sur l’herbe jusqu’`a ce que j’entendisse la cloche. Alors, je m’approchai, mais je restai en dehors de la chapelle. Quand la messe fut dite, je retournai `a la venta. J’esp'erais que Carmen se serait enfuie; elle aurait pu prendre mon cheval et se sauver… mais je la retrouvai. Elle ne voulait pas qu’on p^ut dire que je lui avais fait peur. Pendant mon absence, elle avait d'efait l’ourlet de sa robe pour en retirer le plomb.
Maintenant, elle 'etait devant une table (теперь она сидела перед столом), regardant dans une terrine pleine d’eau le plomb qu’elle avait fait fondre (смотря в наполненной водой миске на свинец, который она расплавила), et qu’elle venait d’y jeter (и который она только что туда бросила). Elle 'etait si occup'ee de sa magie (она была так занята своей магией) qu’elle ne s’apercut pas d’abord de mon retour (что сначала не заметила моего возвращения; s’apercevoir). Tant^ot elle prenait un morceau de plomb (она то брала кусочек свинца) et le tournait de tous les c^ot'es d’un air triste (и вертела его в разные стороны с печальным видом), tant^ot elle chantait quelqu’une de ces chansons magiques (то пела одну из магических песен) o`u elles invoquent Marie Padilla, la ma^itresse de don P'edro (в которой она призывала Марию Падилью, любовницу дона Педро), qui fut, dit-on, la Bari Crallisa, ou la grande reine des Boh'emiens 45 (которая была, как говорят, «Бари Кральиса», или великая цыганская царица):
45
On a accus'e Marie Padilla d’avoir ensorcel'e le roi don P`edre (Марию Падилью обвиняли в том, что она околдовала короля дона Педро). Une tradition populaire rapporte (народное предание повествует; rapporter – приносить; сообщать) qu’elle avait fait pr'esent `a la reine Blanche de Bourbon d’une ceinture d’or (что она подарила королеве Бланке Бурбонской золотой пояс), qui parut aux yeux du roi comme un serpent vivant (который показался глазам короля живой змеей). De l`a la r'epugnance (отсюда отвращение) qu’il montra toujours pour la malheureuse princesse (которое он проявлял всегда к несчастной государыне).
– Carmen, lui dis-je, voulez-vous venir avec moi (Кармен, – сказал я ей, – будьте добры пойти со мной)?
Maintenant, elle 'etait devant une table, regardant dans une terrine pleine d’eau le plomb qu’elle avait fait fondre, et qu’elle venait d’y jeter. Elle 'etait si occup'ee de sa magie qu’elle ne s’apercut pas d’abord de mon retour. Tant^ot elle prenait un morceau de plomb et le tournait de tous les c^ot'es d’un air triste, tant^ot elle chantait quelqu’une de ces chansons magiques o`u elles invoquent Marie Padilla, la ma^itresse de don P'edro, qui fut, dit-on, la Bari Crallisa, ou la grande reine des Boh'emiens:
– Carmen, lui dis-je, voulez-vous venir avec moi?