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La gu?pe rouge (Красная оса)
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— Monsieur, dit-elle, je vous avais pri'e de ne pas revenir chez moi et vous me l’aviez promis.

`A la minute, la petite Brigitte perdait la t^ete :

— C’est la dame d’`a c^ot'e, souffla-t-elle. Ah, J'esus-Marie, ca va faire encore des histoires. Venez-vous-en, Jacques. Partons. Faut lui demander pardon et ne plus revenir.

Mais Jacques Faramont avait mis le chapeau `a la main, et saluant fort aimablement.

— Madame, r'epondit-il, il faut que je vous demande, en effet, mille fois pardon, pour la nouvelle ind'elicatesse dont je viens de me rendre coupable. Il est exact, en effet, que je vous avais promis de ne point revenir ici, mais votre jardin est si calme, si tranquille, si attirant, que je me suis laiss'e entra^iner…

Il allait continuer `a parler, reprenant un peu d’assurance au fur et `a mesure qu’il s’'ecoutait, lorsqu’il fut brusquement interrompu par un 'eclat de rire de la vieille dame :

— Vous trouvez que mon jardin est calme ? En v'erit'e, monsieur, vous vous trompez 'etrangement.

— Monsieur Jacques, il faudrait partir, r'ep'etait Brigitte, cette dame n’est pas contente et elle a raison, ca va faire des histoires.

Brigitte pr'eoccup'ee avant tout de ne pas perdre sa place, et par cons'equent de ne pas s’exposer `a des

« histoires » comme elle le disait, n’avait qu’une pr'eoccupation : s’enfuir.

Plus poli, Jacques Faramont tenait `a s’excuser encore. Le fils du b^atonnier d’ailleurs, se souvenait `a cet instant, des interrogations dont l’avait un jour accabl'e Fandor relativement `a la femme myst'erieuse qu’il avait un instant devant lui. Qui 'etait-elle, cette personne ? Avait-elle 'et'e m^el'ee d’une facon ou d’une autre `a l’extraordinaire attentat qui avait, sans nul doute, failli co^uter la vie `a son propre p`ere ? D’o`u venait-elle ? D’o`u revenait-elle plut^ot, puisqu’elle se trouvait `a nouveau dans cette maison, apr`es s’en ^etre absent'ee au lendemain du crime avort'e ?

— Madame, recommenca le jeune homme, je vais vous demander la permission de me retirer, sans chercher `a comprendre pourquoi il vous appara^it si bizarre que votre jardin passe `a mes yeux pour parfaitement tranquille. Toutefois, je ne voudrais pas m’en aller, avant d’obtenir de vous que vous me pardonniez. Vous nous serez indulgente, n’est-ce pas ?

La dame de la villa vide souriait toujours. `A la demande du jeune avocat, cependant, elle retrouva son s'erieux. Le rire, m^el'e de sanglots s’arr^eta net, comme bris'e.

Toutefois, Jacques Faramont sentait que la myst'erieuse personne, `a cet instant, le regardait fixement. Elle paraissait agir en somnambule, c’'etait en hallucin'ee qu’elle s’avancait vers lui, les mains fr'emissantes et jointes dans un geste de pri`ere :

— Monsieur, disait-elle lentement, si vous ^etes un homme d’honneur, et je veux le croire, il faut que j’obtienne de vous un serment. Ce n’est pas pour moi que je le demande, c’est pour vous. C’est `a cause de vous qu’il est n'ecessaire, il faut vous en aller d’ici, mais il faut me jurer que vous n’y reviendrez jamais.

— Madame, nous allons nous retirer, puisque vous nous le demandez. Ne pourrais-je, contrairement `a la pri`ere que vous m’adressez, vous demander l’autorisation de revenir quelquefois r^ever sous vos arbres ?

— Jamais, monsieur, jamais je ne vous accorderai pareille chose. Fuyez, partez. C’est 'epouvantable ce que vous me demandez l`a. Oh, je ne peux pas vous expliquer, mais il faut me croire. Venir ici, chez moi, dans mon jardin, c’est courir d’'epouvantables dangers, c’est risquer la mort `a toute minute. Non, non, jurez-moi, au contraire, que vous ne reviendrez jamais. Il faut me le jurer ! Tenez, vous voyez bien que je suis arm'ee, oh, c’est 'epouvantable, ne revenez pas, monsieur, ne revenez pas !

Recommandations 'etranges en v'erit'e, menaces 'etranges aussi que faisait cette grande dame `a la fois si douce et si imp'erieuse.

Jacques Faramont fut tr`es troubl'e par l’apostrophe violente et douce `a la fois de la myst'erieuse personne. Pourquoi parlait-elle de dangers ? Pourquoi brandissait-elle un revolver ? N’'etait-elle pas un peu folle ?

— Madame, murmura le jeune homme, je ne pensais pas vous importuner si gravement, mais il suffit. Je comprends que j’ai 'et'e indiscret, je vous fais toutes mes excuses, vous avez ma parole d’honneur que je ne reviendrai pas chez vous.

— Merci, monsieur.

`A l’instant, la dame aux cheveux blancs s’'eloigna. Elle revint soudain avec violence sur ses pas :

— Il faut encore me jurer de ne rien dire de tout cela.

— J’allais vous adresser la m^eme pri`ere, madame.

`A la r'eponse de Jacques Faramont, elle se remit `a rire, de son rire de folle.

— Oh, moi, faisait-elle, je me tairai. Moi, il faut bien que je me taise, vous n’avez pas `a ^etre inquiet !

Dans la nuit, sans se retourner, la vieille dame 'etait repartie.

Mais quelle 'etait donc cette femme ?

Si Fant^omas, sur qui elle venait de tirer, l’avait bien vue, si Juve, si Fandor, avaient pu l’apercevoir, si Dick Valgrand l’avait contempl'ee en face, ils eussent cri'e son nom avec quelle stupeur !

Cette femme, c’'etait une morte.

C’'etait lady Beltham !

Lorsque lady Beltham, deux mois auparavant, avait 'et'e trouver Juve et lui avait dit :

« Sauvez-moi, car Fant^omas veut me tuer, car il a assez de sa ma^itresse, car il songe `a se d'ebarrasser de moi, car j’ai peur », lady Beltham s’'etait tromp'ee.

Jamais Fant^omas n’avait pens'e `a se d'etacher de celle qu’il aimait, de celle qui, au d'ebut de sa vie, l’avait arrach'e au couteau de la guillotine.

Les menaces qui 'epouvantaient alors lady Beltham n’'emanaient nullement du tortionnaire. Elles venaient de Dick, de Dick Valgrand, qui se faisait passer pour un autre Fant^omas, cela pr'ecis'ement pour approcher de lady Beltham, pour venger la mort de son p`ere, la mort de sa m`ere aussi.

Juve, tout comme lady Beltham, et parce qu’il n’'etait renseign'e que par lady Beltham, s’'etait tromp'e. Lui aussi, avait cru que c’'etait Fant^omas qui menacait la grande dame, et Juve croyait toujours que c’'etait lui qui avait tu'e lady Beltham, comme lady Beltham pensait que c’'etait Fant^omas qui avait voulu l’asphyxier dans son appartement.

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