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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Au recu de la lettre d’Antoinette de Tergall, le faux Pradier eut peur. Est-ce que par hasard ce pr'etexte ne signifiait-il pas en r'ealit'e un changement dans les id'ees de la jeune femme ?

— Apr`es tout, se dit-il, il ne faut pas se frapper. J’ai encore du temps devant moi, et pour peu qu’elle vienne demain avec les cinq cent mille francs, tout s’arrangera pour le mieux.

Fant^omas, ayant achev'e son caf'e, alluma un cigare et sortit. Il 'etait une heure `a peine et le faux magistrat avait encore quelques bonnes minutes devant lui avant de regagner le Palais de Justice.

Il s’en alla `a pied dans la direction des faubourgs, histoire de faire une petite promenade hygi'enique. Bient^ot il fut dans la campagne. Il cheminait sur la route d'eserte, les yeux baiss'es, l’esprit pr'eoccup'e, lorsque soudain deux individus surgirent de derri`ere un bouquet d’arbres. Fant^omas, en les apercevant eut un sursaut d’'etonnement. C’'etaient Bec-de-Gaz et la m`ere Toulouche, que le faux juge d’instruction, deux jours auparavant, avait fait rel^acher en leur intimant officiellement l’ordre de quitter le pays.

Or, ils n’avaient pas ob'ei.

— Comment se fait-il, interrogea Fant^omas, que vous soyez encore l`a ? Je vous avais pourtant ordonn'e de dispara^itre d’ici.

— Ouais, sans doute, mais ca c’'etait un ordre du juge d’instruction, et comme le

« curieux » de ce patelin c’est toi, Fant^omas, tu comprends qu’on a mis tes ordres dans sa poche et qu’on s’est assis dessus sans plus y faire attention.

— Comprends bien ce que je vais te dire, Bec-de-Gaz, je veux que tu t’en ailles, toi, les autres, tous ceux que j’ai mis en libert'e et tous ceux que je l^acherai encore. J’ai des raisons pour ca.

De sa voix nasillarde et chevrotante, la m`ere Toulouche intervint :

— Ca se peut que Fant^omas ait ses raisons pour se d'ebarrasser des aminches, mais les aminches comme Bec-de-Gaz et la m`ere Toulouche ne veulent pas se d'ebiner sans avoir eu leur part de f^ete. Faudrait voir `a raquer avant de nous tirer ta r'ev'erence. Et puis, c’est pas des acomptes qu’il nous faut, c’est le partage.

— Vous savez bien, d'eclara Fant^omas, que j’ai tr`es peu d’argent et que le moment n’est pas encore venu.

— Blagueur, tu as la galette que tes flics ont barbot'e `a cette pauvre Mirette la nuit des arrestations dans le bal public.

— Cet argent, je ne peux pas en disposer, il est consign'e au greffe.

Mais la m`ere Toulouche n’admettait pas ces explications.

— Inutile, commenca-t-elle, de nous faire du boniment, ca ne colle pas. Ca ne colle plus, tu nous as eus bien trop souvent pour que tes histoires de l’autre monde prennent encore chez les vivants, chez les costauds de la bande des T'en'ebreux. Il nous faut de l’argent.

Bec-de-Gaz surench'erit :

— Il nous faut aussi les copains. Rosa doit sortir de prison, tu l’as promis.

— Comme c’est commode, s’'ecria Fant^omas, de vous rel^acher tous, je ferai de mon mieux, mais je vous assure que c’est difficile. Voyons, soyez raisonnables et d’ici quelques jours je vous donne ma parole d’honneur que tout le monde sera satisfait.

— Fant^omas, r'epondit la m`ere Toulouche, on veut bien te faire cr'edit quarante-huit heures encore. S^ur qu’on ne rentrera pas `a Paris d’ici l`a, comme tu l’as command'e, mais on restera bien tranquilles, bien sages dans la r'egion. Tu vas nous donner un peu de p`eze pour qu’on se cale les joues, en attendant, comme des bourgeois.

— Soit, fit Fant^omas, qui dissimulait mal la col`ere qui grondait au fond de son ^ame.

Le bandit tira n'eanmoins quelques billets de banque de sa poche et les tendit `a la vieille receleuse :

— Tiens, voil`a pour toi, tu nourriras Bec-de-Gaz avec.

La vieille empocha l’argent :

— `A la bonne heure ! Fant^omas, je te reconnais… et d’ailleurs il vaut mieux que nous restions bien ensemble. Car, suppose que tu viennes `a nous monter le coup, il pourrait y avoir `a la suite de ca des indiscr'etions f^acheuses pour toi dans le pays. Suppose que quelqu’un vienne `a raconter que M. le juge d’instruction Pradier n’est autre que le c'el`ebre Fant^omas, on se demanderait peut-^etre comment il se fait que le prisonnier de Louvain a obtenu une aussi belle situation. On ferait des enqu^etes, des histoires. Est-ce bien la peine ? Tandis que si tu t’arranges avec nous.

— J’ai compris. Vous auriez bien tort de bavarder sur cette question, car vous pouvez ^etre tranquilles, ce n’est pas moi qui vous ferai du tort.

Bec-de-Gaz, voyant que l’implacable bandit temporisait, emp^echa la m`ere Toulouche d’insister :

— Mais oui, m`ere Toulouche, dit-il, d’un ton conciliant, tu vois bien que Fant^omas est sinc`ere. Tenons-nous tranquilles pendant deux jours, comme on l’a propos'e. D’ici l`a, le patron est bien assez costaud pour sortir Mirette et les copains de la t^ole, comme il nous en a sortis. Il s’en ira lui-m^eme avec la bonne galette du marquis de Tergall, et d`es lors, on s’arrangera tous ensemble. Pas vrai, Fant^omas ?

Fant^omas avait acquiesc'e, serr'e les mains des deux bandits, puis 'etait revenu `a pas pr'ecipit'es, dans la direction du Palais de Justice.

— Ah les salauds, grommelait-il, ils veulent me faire chanter, je suis dans une situation telle qu’il m’a fallu leur donner l’impression que je c'edais `a leurs menaces. Mais rira bien qui rira le dernier. Ce n’est pas impun'ement que l’on tient t^ete `a Fant^omas. Et je crois que ces pygm'ees ont voulu se mesurer avec le G'eant. Soit. Il leur en co^utera chaud. La vengeance de Fant^omas sera formidable.

Tout en nourrissant ainsi de funestes projets, le faux magistrat arrivait au Palais de Justice, avait p'en'etr'e dans son cabinet.

— Monsieur le juge, d'eclara en se levant, le brave commis-greffier Croupan, ils sont arriv'es, ils sont l`a.

— Ils sont l`a ? qui donc, expliquez-vous, que diable !

— Mais, je croyais que vous le saviez, monsieur Pradier, ce sont les bandits de l’autre jour que l’on a rattrap'es, vous savez bien, ceux qui, la nuit derni`ere, ont fait 'evader Fant^omas, mais qu’on a fort heureusement pu arr^eter.

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